En plus d’avoir de moins en moins d’agences et de personnel, le secteur bancaire libanais a vu son nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB, ATM), de cartes bancaires et de terminaux de paiements par carte reculer depuis le début de la crise qui a éclaté en 2019.
Selon les derniers chiffres de la Banque du Liban cités par la dernière édition de Lebanon This Week de la Byblos Bank, le pays ne comptait plus que 1 515 ATM à fin 2022, soit 209 de moins qu’un an plus tôt, soit une baisse de 12,3 % sur cette période. Par rapport à fin 2019, ce nombre a reculé de 488, soit un déclin de 24 % (près d’un quart). Ils ont sans doute encore diminué davantage cette année, compte tenu des difficultés d’un secteur bancaire en crise de confiance et de solvabilité depuis 2019. Plusieurs braquages ou opérations coup de poing organisés par des déposants en colère, suite aux restrictions bancaires et bénéficiant de l’appui d’organisations constituées pour défendre leurs droits ont eu lieu depuis l’été dernier.
Plus de cartes prépayées
En termes de répartition géographique, plus d’un ATM opérationnel sur dix sont déployés au Mont-Liban (37,4 %) et dans le Grand Beyrouth (34 %). Suivent le Liban-Nord (10,8 %), la Békaa (8,3 %), le Liban-Sud (7,8 %) et Nabatiyeh (2 % environ)
Sans surprise dans une économie très dominée par le cash et rythmée par un taux de change souvent inconstant, le nombre de cartes bancaires en circulation a aussi reculé, dans des proportions assez voisines de celui des ATM. A la fin 2022, leur nombre frôlait les 2,4 millions (2 379 207 très exactement), détenues à plus de 97 % par des résidents. Le nombre de cartes accuse une baisse de 8,8 % en un an et de près de 22 % par rapport à fin 2019, année à la fin de laquelle elles dépassaient les 3 millions.
Sur le total, l’essentiel était composé de cartes de débit détenues par des résidents (63,1 %), devant les cartes prépayées émises pour des résidents (un peu plus de 25,8 %), des cartes de crédit au nom de résidents (un peu plus de 5,7 %), et les cartes rechargeables détenues par des résidents (2,7 %). Les non-résidents se répartissent le reste : 2,2 % du total pour les cartes de débit, 0,2 % pour celles de crédit, 0,15 % pour celle de charge et 0,1 % pour les prépayées. Toutes les catégories sont en baisse en rythme annuel à l’exception des cartes prépayées des résidents (+8,5 %) et des non-résidents (+79,4 %). Ces cartes sont généralement à usage limité, voire unique et utilisées par les personnes qui bénéficient d’aides financées par des programmes d’État ou des ONG. Elles se sont logiquement multipliées dans un Liban en crise.
Enfin, les terminaux de payement par carte sont aussi en net repli depuis 2021 (-5,8 %) et 2019 (-14,6 %), pour un total de 41 382 à fin 2022.
commentaires (3)
Les 2% de nabatiye, avec ou sans al qard al hassan ?
Desperados
22 h 46, le 26 juillet 2023