Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réclamé jeudi soir l'expulsion de l'ambassadrice suédoise au Liban et a appelé à manifester après la profanation d'un exemplaire du Coran à Stockholm.
Ses propos interviennent après que l'Irak a ordonné jeudi l'expulsion de l'ambassadrice suédoise à Bagdad en réaction à la profanation de l'exemplaire du livre sacré de l'islam par Salwan Momika, un Irakien de 37 ans réfugié en Suède.
"Nous demandons au gouvernement libanais de rappeler son ambassadeur, si tant est qu'il y a un ambassadeur ou un chargé d'affaire en Suède, en signe de protestation contre la profanation du (livre, ndlr) sacré des musulmans", a déclaré le leader chiite lors d'un discours télévisé.
"Nous demandons également au gouvernement libanais (...) d'expulser l'ambassadeur ou le chargé d'affaires suédois" du territoire libanais.
La Suède a une représentation diplomatique au Liban, dirigée par une ambassadrice.
"C'est le minimum requis", a ajouté le chef du puissant parti chiite pro-iranien.
Il a également appelé les musulmans à participer à la prière du vendredi, de sorte à ce que ce ne soit pas un vendredi "normal". Il a également appelé les peuples arabes et musulmans (...) à demander à leurs gouvernements de rappeler leurs ambassadeurs en Suède et à expulser les représentants du pays scandinave de leurs territoires. Si l'acte venait à se reproduire, la prochaine étape doit être "la rupture des relations diplomatiques avec la Suède", a-t-il estimé.
Deux manifestations
Selon un porte-parole du Hezbollah contacté par L'Orient-Le Jour, deux manifestations sont prévues vendredi aux alentours de 13h30 locales dans la banlieue sud de Beyrouth, après la prière hebdomadaire, l'une devant le complexe Al-Mojtaba et l'autre devant le complexe Al-Qa'em.
Début juillet, quelques dizaines de personnes, notamment des dignitaires religieux, s'étaient rassemblées sur le parvis de la mosquée al-Amine, dans le centre-ville de Beyrouth, pour exprimer leur mécontentement au sujet du Coran brûlé en Suède.
Sur le plan diplomatique, le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé, vendredi, "l'atteinte au Coran à Stockholm". "Nous appelons les autorités suédoises à prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à tout agissement qui alimente la haine, l'islamophobie, le racisme, l'incitation à la violence et l'atteinte aux religions", indique un communiqué. Le ministère a également condamné "l'incendie du drapeau irakien lors de la manifestation à Stockholm", tout en critiquant "l'attaque contre l'ambassade de Suède à Bagdad".
Après l'annonce mercredi de la police suédoise qu'elle autoriserait le mini-rassemblement où le Coran a été piétiné, mais pas brûlé comme prévu, des partisans du dirigeant religieux chiite irakien Moqtada Sadr ont pris d'assaut à l'aube l'ambassade de Suède à Bagdad. Ils l'ont incendiée avant d'être dispersés par la police avec des canons à eau.
Fin juin, Salwan Momika avait déjà brûlé quelques pages d'un Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm au premier jour de la fête de l’Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
Ce geste avait alors provoqué une volée de condamnations internationales. Ce type d'actions a déjà eu lieu en Suède ou dans d'autres pays d'Europe, parfois à l'initiative de mouvements d'extrême droite.
commentaires (22)
Le gouvernement suédois est clairement fautif. L'individu avait déclaré qu'il allait le faire, mais un tel geste ne relève pas de la liberté d'expression ni d'aucune autre liberté. C'est un acte insultant envers une religion qui compte des centaines de millions de fidèles. De plus, il est originaire d'Irak le gars. Pour le compte de qui a-t-il agi?
Céleste
15 h 38, le 22 juillet 2023