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Politique - Focus

Derrière la querelle entre le ministre de l’Intérieur et le chef des FSI

Imad Osman s’est conformé à une décision de Bassam Maoulaoui annulant ses permutations. 

Derrière la querelle entre le ministre de l’Intérieur et le chef des FSI

Le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui (à g.), et le chef des Forces de sécurité intérieure, Imad Osman, à l’institut des FSI, en décembre 2021. Photo tirée du compte Twitter de M. Maoulaoui

Après Maurice Slim-Joseph Aoun, Bassam Maoulaoui-Imad Osman. Alors que le bras de fer opposant le ministre sortant de la Défense au chef de l’armée bat son plein, le ministre de l’Intérieur et le patron des Forces de sécurité intérieure ont conclu une trêve fragile, à la suite d’une querelle autour de nominations et permutations au sein de cet appareil de sécurité. Tout a commencé lorsque le général Imad Osman a nommé le général Ali Skaïni (chiite) premier vice-directeur de la gendarmerie. Un poste qui devrait lui permettre de succéder au général Marwan Sleilati (chrétien), qui part à la retraite dans deux mois. Surtout : M. Osman a décidé, par un mémo daté du 27 juin dernier, de détacher les SR des FSI (dirigés par Khaled Hammoud, un officier sunnite) de l’état-major de l’appareil pour les relier, de manière exceptionnelle, à la direction générale des FSI. Une démarche qui devrait paver la voie à la nomination de Jihad Abou Mrad, actuel directeur de cabinet du numéro un des FSI, au poste de chef d’état-major de cet appareil, plus haut poste réservé aux grecs-orthodoxes dans la hiérarchie sécuritaire officielle. « La décision de Imad Osman visait principalement à épargner à Khaled Hammoud une situation critique », souligne à L’Orient-Le Jour une source proche du dossier. « Les SR sont hiérarchiquement liés à l’état-major des FSI. Or Khaled Hammoud ne peut pas recevoir des ordres d’un officier dont le grade est inférieur au sien, en l’occurrence Jihad Abou Mrad », explique la source citée plus haut.

« Le précédent est illégal »

Sauf que tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. « C’est une démarche motivée par des considérations personnelles », déplore un ancien officier qui a souhaité garder l’anonymat. Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas voulu commenter. Il reste qu’aux yeux de Bassam Maoulaoui, l’affaire est à appréhender sous un angle légal. D’autant que le chef des FSI s’est lancé dans cette procédure sans concertation préalable avec lui. Un point évoqué dans la loi 17 détaillant l’organisation des FSI. Dans son article 2, le texte stipule que « les FSI sont soumises au pouvoir du ministre de l’Intérieur (…) ». M. Maoulaoui s’est exprimé à ce sujet lors d’une interview accordée en début de semaine à la chaîne américaine al-Hurra. « Ma prise de position n’est pas dirigée contre une personne. Elle émane d’un respect des lois en vigueur », a-t-il dit. 

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Réagissant à la thèse selon laquelle la décision du chef des FSI se base sur un précédent enregistré sous le mandat d’Ibrahim Basbous, Bassam Maoulaoui a déclaré : « Le précédent est lui aussi illégal. Et je n’accepte pas qu’il se reproduise alors que je suis à la tête du ministère de l’Intérieur. » « Modifier l’organigramme des FSI requiert un décret pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre de l’Intérieur, après concertation avec l’organe décisionnel de l’appareil et le Conseil d’État », a encore dit le ministre, précisant que dans le cadre de cette affaire, cette procédure n’a pas été respectée.

Quelques heures avant ces déclarations, Bassam Maoulaoui avait annulé la décision de Imad Osman. « Le ministre et le chef des FSI s’étaient entretenus au domicile du Premier ministre sortant et s’étaient entendus sur la nomination de Bilal Hajjar à la tête de l’institut des FSI ainsi que sur la désignation de Jihad Abou Mrad comme chef d’état-major, apprend-on de sources concordantes. Mais le ministre avait présenté une autre version des faits selon laquelle les discussions ont uniquement porté sur la nomination d’un chef de l’institut des FSI.

Contactée par L’OLJ, une source gouvernementale haut placée se contente de faire valoir que lors de la réunion en présence de M. Mikati, Bassam Maoulaoui a demandé à Imad Osman de revenir sur sa décision. Ce que le haut responsable a fait après la décision rendue lundi par M. Maoulaoui. « Le pas en arrière de Imad Osman a permis de tourner la page de la querelle entre les deux hommes », affirme une personnalité proche du dossier sur un ton optimiste. « Il a été contraint de le faire parce qu’il ne peut pas défendre une décision illégale… Que l’âme de Wissam el-Hassan (ancien chef des SR des FSI assassiné à Achrafieh le 19 octobre 2012) repose en paix ! » déplore un ancien officier à la retraite.

Si le pas en arrière du général Osman a permis un retour au calme, la polémique entre les deux responsables continue de faire couler beaucoup d’encre, plusieurs observateurs ayant vu des règlements de comptes et des calculs politiques dans la perspective de la prochaine phase. Certains vont même jusqu’à croire que la présidence du Conseil (après l’élection d’un nouveau chef de l’État) serait déjà dans la tête des protagonistes impliqués dans ce duel. « Nagib Mikati voit d’un mauvais œil le fait que Bassam Maoulaoui envoie à l’Arabie saoudite des signaux qui pourraient être interprétés comme traduisant une ambition de briguer le poste de chef de gouvernement », estime un ancien officier, qui se dit conscient qu’il est encore tôt de penser à la prochaine phase.

Après Maurice Slim-Joseph Aoun, Bassam Maoulaoui-Imad Osman. Alors que le bras de fer opposant le ministre sortant de la Défense au chef de l’armée bat son plein, le ministre de l’Intérieur et le patron des Forces de sécurité intérieure ont conclu une trêve fragile, à la suite d’une querelle autour de nominations et permutations au sein de cet appareil de sécurité....

commentaires (5)

Business as usual...

IBN KHALDOUN

18 h 07, le 23 juillet 2023

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Commentaires (5)

  • Business as usual...

    IBN KHALDOUN

    18 h 07, le 23 juillet 2023

  • Ils n’ont pas froid aux yeux et continuent leur bras de fer pour occuper tous les postes clés de notre république. Tout le monde observe leur manège et on se demande quand est ce complot sera déjoué ouvertement et sans hésitation pour leur montrer que le Liban n’a jamais été une dictature et ça n’est pas demain la veille qu’il le deviendra. Ils peuvent s’assoir sur leurs armes, ils ne nous font pas peur et le Liban sera, coûte que coûte sauvé de leurs griffes que les pays occidentaux le veuille ou pas. Il s’agit de notre pays, notre seul refuge et pas le moindre, un paradis jadis envié par le monde et qui le redeviendra parce que les libanais le veulent, et contre la volonté du peuple rien ne résistera. Tous les libanais sont sur le qui vive et attendent leur heure pour montrer à ces usurpateurs qu’ils n’ont aucun droit sur notre sol et défendront leur pays le moment venu. Aucun libanais ne tolère la barbarie ni la dictature qui est en train de se frayer un chemin au forceps mais nous sommes là pour empêcher sa mise au monde quelqu’en soit le prix. Allez les libanais relevez-vous tous tel un seul homme pour dénoncer ces usurpateurs, vous serez, et quelque soit votre tendance politique ou appartenance religieuse les premières victimes d’un régime qui a déjà fait ses preuves dans d’autres pays. Une fois les citoyens pris dans ses crocs acérés. Ne vous résignez pas n’abandonner pas il y va de votre avenir et ce celui de vos descendants.

    Sissi zayyat

    12 h 32, le 21 juillet 2023

  • Décidément, le Libanais, qu'il soit "responsable" ou simple citoyen, est incapable de comprendre que tout le système de gouvernance basé sur la répartition religieuse des postes est source de conflits, querelles et rivalités qui n'en finissent jamais...et empêchent le pays de progresser. - Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 46, le 21 juillet 2023

  • Personne n'aime personne , tout le monde déteste tout le monde : Au lieu de se battre par les armes , on se bat avec des haines implacables .

    Chucri Abboud

    04 h 58, le 21 juillet 2023

  • Personne n'aime plus personne, tout le monde déteste tout le monde , au lieu de se battre par les armes on se bat avec des haines inplacables .

    Chucri Abboud

    04 h 57, le 21 juillet 2023

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