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Économie - Tech

L'Américaine Scott Morton renonce à briguer un poste clé de l'UE après une polémique

La nomination d'une ancienne de l'Administration Obama, ex-consultante pour Amazon, Apple et Microsoft, a provoqué une vive polémique à Bruxelles

L'Américaine Scott Morton renonce à briguer un poste clé de l'UE après une polémique

Des drapeaux européens flottant devant le siège de la commission européenne. Photo AFP

Après une semaine de polémique centrée sur sa nationalité, l'économiste Fiona Scott Morton a annoncé qu'elle renonçait à briguer un poste-clé de l'UE pour la régulation des géants de la tech. « Fiona Scott Morton m'a informée de sa décision de ne pas accepter le poste d'économiste en chef de la concurrence. Je l'accepte avec regret », a annoncé sur Twitter la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager, principal soutien de cette candidature.

La nomination d'une ancienne de l'Administration Obama, ex-consultante pour Amazon, Apple et Microsoft, a provoqué une vive polémique à Bruxelles « Étant donné la controverse politique provoquée par la sélection d'une non Européenne pour occuper ce poste et l'importance pour la direction générale (de la Concurrence) d'avoir le plein soutien de l'Union européenne (...), j'ai estimé que la meilleure chose était pour moi de me retirer », a écrit Fiona Scott Morton, dans sa lettre adressée à Mme Vestager.

En France et en Europe, des responsables politiques ont épinglé ses anciennes fonctions de responsable de l'analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la Justice, entre 2011 et 2012, ou de consultante pour des grands groupes de la tech. Ils ont dénoncé de possibles conflits d'intérêts et le risque d'une ingérence de Washington dans des décisions de l'UE. Le président Emmanuel Macron s'était lui-même dit mardi « dubitatif » sur ce recrutement. « Si nous n'avons aucun chercheur (européen) de ce niveau pour être recruté par la Commission, ça veut dire que nous avons un très grand problème avec tous les systèmes académiques européens », avait-il déploré. Il avait également souligné l'absence de « réciprocité » de la part des États-Unis et de la Chine pour nommer des Européens qui seraient « au cœur de (leurs) décisions ».

La Commission européenne a, elle, finalement adressé vendredi une fin de non-recevoir au gouvernement français, qui avait officiellement réclamé l'annulation du recrutement de cette professeure d'économie à la prestigieuse université de Yale.

La Commission divisée

Mais l'affaire menaçait de diviser profondément le collège des 27 commissaires à la tête de l'exécutif européen. Cinq d'entre eux, l'Espagnol Josep Borrell, le Français Thierry Breton, la Portugaise Elisa Ferreira, l'Italien Paolo Gentiloni et le Luxembourgeois Nicolas Schmit ont écrit à la présidente Ursula von der Leyen pour réclamer une réévaluation de cette nomination, a expliqué mardi soir à l'AFP un haut responsable européen.

La puissante Direction générale de la concurrence est chargée de veiller au bon fonctionnement de la concurrence dans l'Union européenne (UE) et d'enquêter notamment sur les abus de position dominante des géants du numérique, qui ont donné lieu à des amendes record ces dernières années.

La nomination de Mme Scott Morton survenait au moment où l'UE doit mettre en œuvre de nouvelles législations ambitieuses pour réguler ce secteur. « Je salue la décision responsable de Fiona Scott-Morton (...). La souveraineté numérique de l'Europe est une exigence absolue », a déclaré à l'AFP le ministre français délégué au numérique Jean-Noel Barrot, quelques minutes après l'annonce.

Auditionnée au Parlement européen mardi soir, Mme Vestager avait tenté, sans convaincre, de défendre son choix qui avait aussi reçu l'appui de Mme von der Leyen. « L'idée qu'elle a travaillée pour tous les Gafam et qu'à cause de cela, elle ne peut travailler sur le secteur des technologies n'est tout simplement pas vraie », avait affirmé Mme Vestager devant les eurodéputés, évoquant des collaborations comme « consultante » mais « jamais comme lobbyiste ». L'ouverture du poste aux candidatures non européennes apparaissait sur l'avis de vacance publié dès le mois de mars, avait-elle encore expliqué, justifiant ce choix par la rareté des compétences disponibles.

Après une semaine de polémique centrée sur sa nationalité, l'économiste Fiona Scott Morton a annoncé qu'elle renonçait à briguer un poste-clé de l'UE pour la régulation des géants de la tech. « Fiona Scott Morton m'a informée de sa décision de ne pas accepter le poste d'économiste en chef de la concurrence. Je l'accepte avec regret », a annoncé sur Twitter la vice-présidente de...

commentaires (2)

Elle a raison de se retirer. Comme si l’Europe manquait de compétences en la matière. Encore une bétise au solde de la CE.

PPZZ58

17 h 56, le 19 juillet 2023

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Commentaires (2)

  • Elle a raison de se retirer. Comme si l’Europe manquait de compétences en la matière. Encore une bétise au solde de la CE.

    PPZZ58

    17 h 56, le 19 juillet 2023

  • Parlons élargissement avant de parler européenne. Tout le monde qui est compétent doit pouvoir briguer un poste .

    Mohamed Melhem

    11 h 20, le 19 juillet 2023

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