Un déposant repart avec 15.000 dollars après avoir attaqué sa banque à Antélias

Un déposant, accompagné de son fils de 13 ans, a réussi à récupérer, lundi matin, son épargne de 15.000 dollars après avoir attaqué une branche de la banque Al-Mawarid à Antélias, sur la côte du Metn, a confirmé à L'Orient-Le Jour le collectif Le Cri des déposants.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voit l'homme, Edgar Aouad, âgé d'une quarantaine d'années, crier et gesticuler, une boîte d'allumettes à la main, avant de grimper sur un des comptoirs. On entend également une femme, qui n'apparaît pas devant la caméra, l'encourager à se rendre à la caisse pour prendre son argent. 

Contacté par L'Orient-Le Jour, un porte-parole du Cri des déposants qui a requis l'anonymat a indiqué que ce déposant a versé de l'essence dans la banque et menacé de mettre le feu. L'établissement lui a alors remis son argent et il est reparti une dizaine de minutes plus tard sans être inquiété, poursuit ce porte-parole. "Nous avons lancé des mises en garde à plusieurs reprises. Il y aura d'autres braquages. On ne peut pas vivre avec 300 dollars par mois", a encore ce dit ce membre du Cri des déposants. 

Contactés par L'OLJ, les Forces de sécurité intérieure (FSI) n'étaient pas disponibles pour un commentaire.

La circulaire n° 158 de la Banque du Liban (BDL), qui permet chaque mois à des bénéficiaires sélectionnés, selon des modalités précises, de retirer 400 dollars dits ''frais'' des comptes en "lollars" et l’équivalent de ce montant en livres libanaises au taux de 15.000 LL pour un billet vert, a été modifiée début juin et ne permet désormais aux nouveaux venus de retirer que 300 dollars par mois.

Lundi dernier, un déposant âgé d’une soixantaine d’années avait réussi à obtenir la totalité de son épargne de 6.500 dollars après avoir observé un court sit-in à la branche de la banque Misr Liban dans le centre-ville de Beyrouth et menacé les employés de la banque avec une bouteille contenant un liquide non identifié. En juin dernier, des protestataires en colère avaient saccagé quatre banques dans le quartier de Sin el-Fil, en banlieue-est de Beyrouth, à l'appel du même collectif. Plusieurs banques avaient été incendiées et saccagées en février dernier, lors d'une opération coup de poing de ce collectif dans le quartier cossu de Badaro à Beyrouth, qui abrite plusieurs établissements bancaires. Des banques avaient également été vandalisées par des manifestants en colère à Tripoli, au Liban-Nord, le même jour.

Les banques imposent des restrictions illégales à leurs clients depuis le début de la crise économique au Liban en 2019, limitant les retraits et les transferts. Ces derniers mois, le pays a connu une vague de braquages au cours desquels des déposants, parfois armés, ont fait irruption dans des agences bancaires pour réclamer leurs propres fonds.