Dans la foulée de la dernière résolution du Parlement européen sur le Liban (adoptée le 12 juillet), et appelant entre autres le pays du Cèdre à « ne pas procéder à des expulsions » de réfugiés syriens présents sur son territoire, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a créé la surprise au cours du week-end écoulé : il ne présidera plus le comité ministériel chargé de mener les pourparlers axés sur ce dossier avec Damas. Une décision que plusieurs observateurs expliquent par le fait que M. Bou Habib voudrait éviter de se mettre à dos l'Occident qui ne veut rien entendre au sujet du rapatriement des Syriens dans les circonstances actuelles, comme l’a montré la résolution européenne de mercredi dernier.
Une source gouvernementale haut placée confie dans ce cadre à L’Orient-Le Jour que le chef de la diplomatie a proposé au Premier ministre sortant, Nagib Mikati, de permettre aux ministres directement concernés par le dossier des réfugiés de se rendre à Damas pour évoquer la question épineuse avec leurs homologues respectifs. « Une proposition que M. Mikati a trouvé logique », affirme-t-on de même source.
Selon une autre source gouvernementale, Abdallah Bou Habib aurait fait part de sa volonté de ne pas présider le comité en question depuis sa formation en avril dernier, en raison de son agenda chargé. « D’ailleurs, le dossier a toujours été entre les mains du ministre sortant des Déplacés, Issam Charafeddine », rappelle cette source.
Le palais Bustros s'explique
L’agenda chargé du chef de la diplomatie est donc le prétexte officiel de sa décision, comme le montre un communiqué publié dimanche par le palais Bustros. « L’agenda de M. Bou Habib pour les prochains mois inclut de nombreux voyages à l'étranger, notamment des réunions à Amman (pour participer à la réunion ministérielle arabe pour le dialogue avec la Syrie en août) et à New York pour participer – en août aussi – à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui renouvellera le mandat de la Finul, ainsi que des réunions de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre », précise le texte. « Le rôle du chef de la diplomatie en ce qui concerne les réfugiés syriens est de communiquer et de mener des contacts diplomatiques et politiques avec nos frères arabes, en particulier les Syriens, et d'autres pays amis, démarche qu'il entreprend actuellement et poursuivra dans l'avenir, en coordination avec le Premier ministre sortant », ajoute le palais Bustros, soulignant qu’il revient à chacun des ministères concernés par le processus d’assurer le suivi des dossiers d’ordre technique. Et cela ne va aucunement à l’encontre de l’action du chef de la diplomatie sur ce plan.
Quid du comité ministériel après la décision de Abdallah Bou Habib ? « Il restera en place et sera présidé par un autre ministre qui en fait partie », assure une source gouvernementale, affirmant que le Conseil des ministres a déjà pris la décision officielle de mener des pourparlers avec la Syrie au sujet des réfugiés. « Le processus est déjà mis sur les rails », conclut la source.
commentaires (8)
Ce ministre des affaires étrangères est totalement étranger aux affaires …étrangères et intérieures.
Citoyen Lambda
21 h 59, le 18 juillet 2023