Le Hezbollah ne souhaite pas élire de président, accuse Geagea

Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a accusé mercredi soir le Hezbollah et son allié le mouvement Amal de bloquer l'élection présidentielle et rejeté les appels au dialogue du parti chiite, lors d'une interview diffusée sur la chaîne LBCI. 

"Le groupe de la moumanaa (nom donné au Hezbollah et à ses alliés, ndlr) veut bloquer le processus électoral, alors que l'Occident n'est pas convaincu par l'importance du dialogue. En ce qui nous concerne, nous refusons de plier et nous demandons de travailler selon la Constitution", a déclaré le chef des FL. 

Le Hezbollah, qui soutient la candidature du chef des Marada Sleiman Frangié, appelle au dialogue en vue de débloquer la présidentielle, tout en refusant de discuter d'autres candidatures que celles du leader de Zghorta. Les opposants au parti chiite, eux, appuient la candidature de l'ancien ministre Jihad Azour et refusent de discuter avec le parti pro-iranien. Le 14 juin dernier, la 12e séance parlementaire consacrée à la présidentielle n'a pas abouti, Jihad Azour ayant obtenu 59 votes, face à 51 voix pour Sleiman Frangié. Le chef du Législatif, Nabih Berry, n'a pas fixé de date pour une prochaine réunion.

"En quoi consiste le dialogue auquel certains appellent ? Le Hezbollah leurre tout le monde, nous aurions pu faire élire notre candidat" lors de la dernière session parlementaire, a encore dit Samir Geagea. "Les signes montrent que (le Hezbollah et Amal) ne souhaitent pas élire un président. Si le groupe de la moumanaa ne s'était pas retiré de l'hémicycle (à l'issue du premier tour, le 14 juin), Jihad Azour aurait obtenu au moins dix voix supplémentaires au second tour", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs appelé "à des tours de vote successifs pour élire un président".

Samir Geagea a par ailleurs insisté sur son appui à la candidature de Jihad Azour. "Au cas où une nouvelle session est organisée, ce dernier obtiendra à nouveau 59 voix et pourra être élu au second tour. Je ne garantis pas que Gebran Bassil restera de notre côté, mais les circonstances l'ont obligé (à appuyer la candidature de Jihad Azour)", a-t-il dit. Il a par ailleurs révélé que l'envoyé spécial français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, "a essayé de proposer un 3e nom, mais nous lui conseillons de ne pas se donner la peine d'appeler à nouveau au dialogue". Samir Geagea s'est en outre dit "prêt à se concerter pour trouver un nouveau candidat, si jamais cette option est envisagée, à condition qu'il s'agisse d'un souverainiste".