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Économie - Focus

Départ en trombe pour la saison estivale au Liban

Pour les voyagistes, le cap des 1,8 million de visiteurs pourrait être dépassé cet été.

Départ en trombe pour la saison estivale au Liban

L'écotourisme et les activités sportives qui sortent de l’ordinaire ont la cote parmi les nombreux visiteurs qui affluent cet été au Liban. Photo Paragliding Club Thermique

En ce début de juillet, les professionnels du tourisme libanais se frottent déjà les mains. Comme espéré, la saison estivale a commencé sur des bases au moins aussi bonnes que celles de l’année dernière et a tout pour se terminer sur un bilan encore plus positif. « Si la situation reste calme au niveau sécuritaire, on peut raisonnablement s’attendre à faire mieux que l’année passée », affirme Nagi Morkos, cogérant du cabinet de conseil en tourisme et hôtellerie Hodema.

Les récents développements survenus à la frontière sud du pays entre le Liban et Israël n’ont pour l’heure pas assombri les perspectives du secteur, qui compte les arrivées à défaut de pouvoir encore dresser de bilan. « L’Aéroport international de Beyrouth accueille entre 15 000 et 18 000 passagers par jour en moyenne à l’arrivée depuis fin juin. Un pic de 20 000 passagers a été atteint dès le 25 juin », indique le président de l'Association des agences de voyages et de tourisme au Liban, Jean Abboud.

Selon les chiffres rapportés en 2022 par le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, pas moins de 1,72 million de visiteurs ont débarqué au Liban l'été dernier et y ont dépensé quelque 5 milliards de dollars. Lors d’une conférence à Dubaï en mai, le même haut responsable avait estimé que le pays pouvait tabler sur pas moins de 2,2 millions de visiteurs débarqués sur l’année – dont l’essentiel en été – et générer pas moins de 9 milliards de dollars de revenus.

« Je pense que nous sommes bien partis pour dépasser la barre des 1,8 million de visiteurs, voire même attendre celle des 2 millions pour l’été, avec, comme d’habitude, une majorité de membres de la diaspora venus passer leurs vacances dans leur pays d’origine », pronostique Jean Abboud. Selon lui, la gestion de cet afflux à l’aéroport s’est relativement améliorée depuis la semaine dernière, malgré une pression toujours forte sur l’infrastructure. Pour les revenus, les statistiques exactes pour 2022 n’ont pas encore été mises à jour par la Banque du Liban (la dernière actualisation couvre les 9 premiers mois, avec 3,9 milliards de dollars). Le trafic à l’AIB a, lui, augmenté de 23 % au premier semestre pour 3,71 millions de passagers, majoritairement à l’arrivée.

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Restaurants et plages

Une fois sur place, les Libanais et étrangers qui visitent le Liban ne restent pas chez eux. Les plages sont littéralement prises d’assaut, et certaines d’entre elles sont parfois contraintes de refuser du monde dès le milieu de journée, notamment à Batroun (Liban-Nord) ou à Jounieh (Kesrouan).

« C’est un bon début de saison, que ce soit pour les restaurants à Beyrouth, ceux à la plage, ou ceux en montagne », se réjouit Tony Rami, le président du syndicat des propriétaires de restaurants, boîtes de nuit et cafés au Liban. « Pendant les week-ends, beaucoup d’enseignes affichent complet, que ce soit des restaurants, des bars, voire des terrasses ou des plages aménagées pour l’été », ajoute-t-il, rejetant une nouvelle fois les critiques récurrentes émanant d’une partie de l’opinion publique sur la hausse des prix dans le secteur depuis avril. Selon Nagi Morkos, le Liban comptait environ 6 000 enseignes dans la restauration avant la crise, toutes catégories confondues. Ce nombre a beaucoup reculé avec la crise, mais, en mai, Tony Rami avait indiqué qu’environ 250 nouvelles enseignes avaient récemment ouvert leurs portes.

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Hôtels et AirBnb

Pour le syndicat des hôteliers, la saison qui vient de démarrer s’annonce comme une « photocopie » de la précédente. « Une majorité de visiteurs sont issus de la diaspora et logent chez leurs familles. Une partie d’entre eux se laissent tenter par le tourisme local et organisent de courts séjours ailleurs sur la côte ou en montagne », explique le président du syndicat, Pierre Achkar. « Conséquence : les hôtels et les maisons d’hôtes sont plus fréquentés, voire peuvent facilement afficher complet, de jeudi à dimanche que sur le reste de la semaine », ajoute-t-il, précisant que le pays compte un parc de 28 000 chambres pour la première catégorie et 1 800 places pour la seconde.

Pierre Achkar note aussi que les hôtels de luxe de la capitale sont aussi très fréquentés. Tous n’ont pas encore rouvert leurs portes après avoir suspendu leur activité après le début de la crise qui a éclaté en 2019 ou l’explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août 2020.

Le syndicat ne possède pas de données sur l’activité pour les locations de logement entre particuliers. Contacté, un porte-parole de la société More than a Bed, qui gère plus de 70 logements mis en location sur la plateforme AirBnb, affirme afficher complet sur toutes ses adresses à Beyrouth depuis la période précédant les fêtes de l’Adha.


Des randonneurs prenant la pose sur les hauteurs du Keserouan en juin. Photo @avediskalpakian

Sport et écotourisme

Pierre Achkar souligne que des régions du Chouf, du Liban-Nord ou encore du Kesrouan font « beaucoup d’efforts » pour promouvoir leurs localités et que « l’écotourisme comme les activités sportives qui sortent de l’ordinaire » sont à la mode. Raja Saadé, fondateur du plus ancien club de parapente du pays, le Club Thermique, et qui organise des vols au-dessus de la baie de Jounieh, confirme. « La saison a bien démarré et les agendas de nos 7 moniteurs sont aussi pleins que l’année dernière. Nous sommes au maximum de nos capacités », indique-t-il. Seule une poignée de clubs de parapente sont actifs au Liban, pour 7 sites de vol.

Tania Ballane, directrice de l’écotourisme de la réserve naturelle de Jabal Moussa, un des lieux préférés des amateurs de randonnées dans le Kesrouan, constate pour sa part une augmentation palpable (mais encore difficile à quantifier) de la fréquentation. « Et il ne s’agit pas seulement de Libanais », assure-t-elle, évoquant la présence de touristes égyptiens, irakiens, canadiens ou encore français.

Seule ombre apparente de ce tableau idyllique, le Liban n’offre toujours pas de service de détaxe aux touristes, la société Global Blue, qui était la seule à proposer ce type de prestation, ayant suspendu ses activités depuis février dernier et négociant depuis avec les autorités pour pouvoir traiter directement avec les marchands. 

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En ce début de juillet, les professionnels du tourisme libanais se frottent déjà les mains. Comme espéré, la saison estivale a commencé sur des bases au moins aussi bonnes que celles de l’année dernière et a tout pour se terminer sur un bilan encore plus positif. « Si la situation reste calme au niveau sécuritaire, on peut raisonnablement s’attendre à faire mieux que...

commentaires (3)

Bon, au moins, on ne peut pas les accuser de volonté sécessioniste... avec une aile rouge-cèdre, ils ne froissent personne. Un bon point !

Ca va mieux en le disant

18 h 40, le 09 juillet 2023

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Commentaires (3)

  • Bon, au moins, on ne peut pas les accuser de volonté sécessioniste... avec une aile rouge-cèdre, ils ne froissent personne. Un bon point !

    Ca va mieux en le disant

    18 h 40, le 09 juillet 2023

  • Sans vouloir tenir des propos rabat-joie, je mettrai un bémol face à ses propos dithyrambiques .... l'état et surtout la propreté de nos routes, les responsables du tourisme pourraient lancer une campagne de sensibilisation contre ces gens qui à longueur d'année témoignent d'un manque de civisme . Nous avons pratiquement 10% d'étrangers parmi nos touristes cette année, soit quasiment 200 000, quelle image laissons nous à ces "bienfaiteurs", parce qu'avec la situation qu'endurent les Libanais, il y a d'autres pays qu'ils pourraient privilégier.... On pourrait éviter de leur infliger ce spectacle de poubelle à ciel ouvert...

    C…

    20 h 58, le 08 juillet 2023

  • Tant mieux. Croisons les doigts et que cette saison soit bénéfique aussi bien pour notre pays, que pour nos compatriotes autochtones et touristes. Gardons confiance en ce pays et surtout à l'entrepreunariat privé et les activités du secteur privé. Seul encore actif, sérieux, rentable et qui redore la renommée du Liban. Raison pour laquelle, l'EDL , l'office des eaux, des transports en commun et d'autres services devraient s'ouvrir à la privatisation ne serait ce que partielle. Bon restons sur cet article positif et joyeux :) :)

    LE FRANCOPHONE

    13 h 57, le 08 juillet 2023

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