Des pique-niques haut de gamme. Photo bigstock
Au pays de l’Oncle Sam, chaque nouvelle belle saison apporte avec elle sa part de conseils pour mieux savourer le temps passé en extérieur. Cette année, c’est le pique-nique qui fait son come-back sur la toile. Exit le sandwich de thon ou fromage-jambon, et retour au déjeuner sur l’herbe de Monet, commandé chez des traiteurs éclectiques. Même ici, tout doit être luxe et beauté, depuis le choix des nappes en tissu fin (et surtout pas de nappes en toile cirée), que l’on étale à même le sol, aux serviettes et coussins en lin brodés, jusqu’aux tables basses. L’environnement choisi (bord de mer, parc ou forêt) pour un repas au grand air inspire un décor et un menu qui doivent rivaliser avec les plus grands restaurants. Cette formule a même conquis la génération Z qui l’a surtout adoptée pour ses rencontres amoureuses, générant, selon le Smithsonian Magazine, des fournisseurs « spécialisés en Picnic Date ». Pour Jess Kovler, experte en psychologie alimentaire, « il n'est pas surprenant que les célibataires de la génération Z choisissent un pique-nique pour donner son importance à une rencontre. C’est une occasion de dévoiler à son partenaire son style de vie et son originalité ».
Pique-nique glamour
Particulièrement appréciée par les jeunes, l'envie de somptueux pique-niques a décollé en réponse à la pandémie, lorsque les restaurants avaient fermé leurs portes. Depuis, la tendance ne s'est pas du tout estompée, bien au contraire. Cet été, ils sont synonymes de glamour et de durabilité, avec, pour chacun, une inspiration et des souvenirs personnels. « Tout ceci ramène le pique-nique de là où il vient. C'est du moins ce que vous diriez si vous croyiez aux origines françaises du mot, souligne dans ses pages le site Kitchnrebel.com. Dans ce cas, le mot est considéré comme un mélange de piquer, signifiant cueillir, et nique signifiant « petite chose ». Leur association est apparue pour la première fois en 1692. Mais, il existe aussi une version britannique de l’histoire. Pour cela, la première référence à ce sujet se trouve dans une lettre rédigée par lord Chesterfield en 1748, qui mentionne un rassemblement qu’il baptise picnic. Cependant, aucune nourriture n'y était servie. Dans ce sens, la Suède s’est lancée, elle aussi, dans la course pour revendiquer ce mot et l'épèle picknick. Et qu'en est-il du Japon ? Au pays du Soleil-Levant, les repas en plein air sont une tradition, surtout pendant la période de la floraison des cerisiers. Là, pikunikku est l'expression qui en dérive.
Des chercheurs d'or d'un nouveau genre. Photo tirée de la page Facebook panning for gold
Chercheurs d’or du dimanche
Enfin, toujours en plein air, une autre tendance est apparue. Celle de chercheurs d’or d’un nouveau genre, qui cherchent à vivre l’exaltation de cette quête d’un autre temps. Car, quelque 170 ans après son apogée, la ruée vers l’or est encore vivace dans la mémoire collective. Cet héritage encore mystifié a ressurgi dans les esprits aventureux qui en ont fait un passe-temps de plus en plus répandu. Ces passionnés du dimanche se sont, pour la plupart, retrouvés dans des clubs dédiés à ce hobby totalement insolite. Le site de l’un d’entre eux, repéré sur la toile et baptisé Central Valley Prospectors, se présente ainsi : « Vous n'avez pas besoin d'être membre pour vous joindre à nous. Sans aucune cotisation, nous sommes un petit club minier à but non lucratif qui se consacre à l'éducation et à la sensibilisation du public à la prospection de l’or pour leur plaisir. Nous possédons notre propre calendrier et nous proposons des programmes en extérieur adressés à de différents groupes. Nous accueillons des personnes de tous les âges, y compris les familles avec enfant. » Ce club, situé en Californie (qui a été une grande source aurifère), publie une newsletter, tient une réunion tous les troisièmes jeudis du mois et organise des randonnées. « Sortie de juillet et repas partagé. Si vous voulez y assister, le club fournira les hamburgers, les hot-dogs et l’eau ; toutes les autres catégories d'aliments sont bienvenues », peut-on ainsi lire au programme du samedi 22 juillet. Quant aux membres du Central Virginia Gold Prospectors, ils sont moins motivés par l'espoir de devenir riche (bien que la possibilité reste dans leur esprit) que par le fait de passer une journée en extérieur avec des amis partageant les mêmes idées. L’un d’entre eux, Jim Pennington, a confié au New York Times que « selon un dicton, l’or est là où vous le trouvez. Pour moi, être dans la nature, c’est de l'or ».
