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Dernières Infos - Présidentielle au Liban

Raï étrille les politiciens qui "fuient le dialogue", Deriane craint "un désordre à tous les niveaux"


Raï étrille les politiciens qui

Le patriarche maronite Béchara Raï s’exprimant à Baabda, le 24 septembre 2021. Photo d'archives Dalati et Nohra

Le patriarche maronite Béchara Raï et le mufti de la République Abdellatif Deriane, plus haute autorité sunnite du pays, ont dénoncé mercredi la lenteur des responsables politiques à élire un président de la République, alors que le pays est sans président depuis le 31 octobre 2022, dernier jour du mandat de Michel Aoun.

"Les politiciens libanais fuient le dialogue car ils tablent sur leurs intérêts personnels", a lancé le chef de l'Église maronite lors d'un événement auquel il participait mercredi, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Appelant à la tenue d'une conférence internationale pour le Liban, son leitmotiv depuis plusieurs années, le patriarche maronite a affirmé qu'"il n'y aura pas d'issue pour le Liban si nous restons dans cette situation. Le Liban est malade et les responsables refusent de soigner sa pathologie ou même d'en connaître les raisons", a-t-il fustigé. Avant d'ajouter : "Les responsables n'ont pas le droit de détruire l'État et le peuple en sapant le système politique et la Constitution."

De son côté, le cheikh Abdellatif Deriane a estimé, à son retour de La Mecque où il a participé au pélerinage, que "le fait d'attendre une entente pour élire un président ajoute à la désintégration et à l'avilissement à tous les niveaux de l'État", appelant à "un dialogue dans le cadre constitutionnel" libanais. "On ne peut pas permettre de tergiverser et faire stagner la situation. Ce sont le dialogue, le contact et la consultation qui sont utiles, à un moment où les institutions sont dans un état critique", a-t-il poursuivi. "Si l'on ne prend pas conscience des choses, nous arriverons à la faillite et au désordre à tous les niveaux." Le mufti de la République a également rappelé que "les pays arabes frères nous attendent pour nous aider. Il ne faut pas laisser passer cette chance de coopérer avec les pays qui nous apprécient", a-t-il conclu.

Malgré la tenue de douze séances électorales qui se sont soldées par un échec, le Liban reste sans président depuis huit mois. A ce vide présidentiel s'ajoute une vacance de l'exécutif, le gouvernement sortant de Nagib Mikati étant uniquement chargé de l'expédition des affaires courantes depuis les législatives de mai 2022. Une situation inédite dans le pays. Le tandem chiite Amal-Hezbollah soutient coûte que coûte le chef des Marada Sleiman Frangié pour cette élection, tandis que l'opposition a tenté de s'unir autour de la candidature de Jihad Azour, ex-ministre des Finances et haut fonctionnaire au Fonds monétaire international (FMI) lors de la dernière séance électorale. Mais ni l'un ni l'autre n'ont récolté assez de voix pour l'emporter.

Le patriarche maronite Béchara Raï et le mufti de la République Abdellatif Deriane, plus haute autorité sunnite du pays, ont dénoncé mercredi la lenteur des responsables politiques à élire un président de la République, alors que le pays est sans président depuis le 31 octobre 2022, dernier jour du mandat de Michel Aoun."Les politiciens libanais fuient le dialogue car ils tablent sur...