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Politique - Diplomatie

Bou Habib : Le Liban s'abstiendra de voter une résolution de l'ONU sur les disparus en Syrie

Le ministre sortant des Affaires étrangères précise que "la majorité des pays arabes" en fera de même.

Bou Habib : Le Liban s'abstiendra de voter une résolution de l'ONU sur les disparus en Syrie

Le siège de l'ONU à New York. Photo d'illustration AFP

L'annonce est tombée quelques heures avant un vote à l'ONU : "Le Liban s'abstiendra de voter la résolution sur un projet de création d'une institution indépendante chargée de la question des personnes portées disparues ou soumises à une disparition forcée en Syrie", a lancé jeudi soir le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, à la chaîne locale LBCI. Il a ajouté que "la majorité des pays arabes en fera de même", alors que le vote doit avoir lieu ce jeudi soir à l'Assemblée générale de l'ONU.

Une normalisation a récemment eu lieu entre Damas et les pays arabes, la Syrie de Bachar el-Assad ayant réintégré la Ligue arabe le 7 mai dernier, après plus de onze ans d'absence. Le régime syrien avait été écarté en 2011 après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre dévastatrice. D'après Amnesty International, au moins 100 000 personnes auraient été portées disparues ou soumises à une disparition forcée en Syrie depuis 2011.

Focus

Le Liban pousse (encore une fois) pour un retour des réfugiés syriens

Le projet de résolution en question vise à établir un mécanisme d'enquête et de détermination du sort des détenus, des personnes disparues et des personnes ayant fait l'objet d'une disparition forcée en Syrie. Selon certains médias locaux libanais relatant le texte de la résolution, son objectif "est purement humanitaire" et consiste à faire la lumière sur le sort de dizaines de milliers de personnes disparues de force, qu'elles soient de nationalité syrienne ou autres.

Elle n'inclurait "aucun cadre temporel relatif à la période de disparition d'un individu", ce qui signifie qu'elle ne se limiterait pas aux seules années de la guerre syrienne, mais aussi aux périodes qui affectent directement le Liban. La Syrie a occupé le pays du Cèdre pendant plusieurs années et, alors que 17.451 personnes sont considérées comme ayant disparu pendant la guerre civile libanaise, les Libanais estiment que nombre d'entre eux pourraient se trouver ou avoir péri dans les geôles du régime syrien.

Ces derniers mois, les autorités libanaises tentent de maintenir de bonnes relations avec la Syrie voisine, plusieurs ministres et personnalités se rendant régulièrement à Damas, notamment pour discuter de la question des réfugiés syriens présents au Liban. Une délégation menée par M. Bou Habib et comprenant ses collègues des ministères des Déplacés, des Affaires sociales, du Travail, de l’Agriculture, de la Culture, du Tourisme et de l’Information doit d'ailleurs se rendre bientôt en Syrie. "Cette délégation doit permettre de lancer une nouvelle initiative pour rapatrier pas moins de 180.000 Syriens", a récemment expliqué le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine.

L'annonce est tombée quelques heures avant un vote à l'ONU : "Le Liban s'abstiendra de voter la résolution sur un projet de création d'une institution indépendante chargée de la question des personnes portées disparues ou soumises à une disparition forcée en Syrie", a lancé jeudi soir le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, à la chaîne locale...

commentaires (7)

Il est clair que le Hezb comme d'habitude, a imposé sa volonté une fois de plus.

Tony BASSILA

07 h 52, le 03 juillet 2023

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Commentaires (7)

  • Il est clair que le Hezb comme d'habitude, a imposé sa volonté une fois de plus.

    Tony BASSILA

    07 h 52, le 03 juillet 2023

  • Et que vouliez vous qu'il fit ? C'était ce choix ou le placard....

    C…

    14 h 27, le 30 juin 2023

  • Une infamie de plus.

    CHAHINE Omaya

    12 h 25, le 30 juin 2023

  • Oui ce refus de la résolution est la honte du gouvernement libanais!

    Beauchard Jacques

    10 h 49, le 30 juin 2023

  • Un pays a des milliers de ses citoyens enlevés et disparus dans le pays voisin, et refuse de voter une résolution faite pour enquêter dessus. Un tel pays ne fait ni plus ni moins que renier ses propres citoyens, se renier lui-même. Et malgré un tel paradoxe on continue à croire que la « tutelle syrienne » s’est arrêtée le 26 avril 2005.. On se doute quel est le tandem diabolique (car le Diable est le père du mensonge et de la contradiction) qui a dû faire pression pour obtenir une telle abstention du gouvernement libanais. Qu’on ne dise plus qu’on est SORTIS de la tutelle syrienne pour ENTRER dans la tutelle iranienne. Notre gouvernement s’abstient délibérément de faire la lumière sur le sort de ses citoyens disparus en Syrie alors que cela fait près de 20 ans que le régime syrien a retiré son armée et ses moukhabarat du Liban. C’est bien la meilleure preuve que depuis ces 20 dernières années c’est la MÊME tutelle de la MÊME entité qui se poursuit et que le régime des Assad n’est qu’une face de cette entité, l’autre étant le régime des mollah..

    Citoyen libanais

    07 h 37, le 30 juin 2023

  • Tous les pays arabes et le Liban soutiennent un boucher. Dramatique.

    TrucMuche

    22 h 24, le 29 juin 2023

  • ,,, "la majorité des pays arabes en fera de même" dit-il. Tres bien, sauf que la majorite des pays arabes ne se sont pas fait occuper pendant 30 ans, et copieusement bombarder par le pays frere.

    Remy Martin

    20 h 57, le 29 juin 2023

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