Départ de la ministre Judit Varga, cap sur les élections européennes

La ministre hongroise de la Justice Judit Varga, alliée combative du Premier ministre Viktor Orban, a annoncé mercredi qu'elle quitterait son poste le mois prochain pour se concentrer sur la campagne des élections européennes de 2024.

Cette avocate polyglotte âgée de 42 ans est une habituée de Bruxelles où elle s'est rendue régulièrement ces derniers mois pour tenter de débloquer des milliards d'euros de fonds, suspendus en raison d'inquiétudes de l'Union européenne sur l'Etat de droit et la corruption.

"J'ai informé le Premier ministre de mon intention de démissionner le 31 juillet", a-t-elle déclaré dans une interview au journal Magyar Nemzet. La seule ministre femme du gouvernement Orban explique vouloir céder la place "à quelqu'un qui pourra s'y consacrer à 100%", alors qu'elle-même va se lancer dans la bataille du scrutin européen. Prévu du 6 au 9 juin 2024, le vote donnera le coup d'envoi du renouvellement des postes-clés des principales institutions de l'UE.

"Les enjeux sont importants: il nous faut réussir un virage conservateur et j'aimerais jouer un rôle actif dans cette tâche", a-t-elle dit, disant "imaginer son avenir au Parlement européen". Selon la presse locale, Mme Varga devrait diriger la liste de la formation Fidesz de Viktor Orban. La ministre n'a pas confirmé, indiquant que la décision doit être prise par la direction du parti.

Judit Varga connaît bien les cercles bruxellois pour avoir travaillé neuf ans comme assistante parlementaire, avant sa nomination au portefeuille de la Justice en 2019. Elle s'y est rapidement imposée comme une fidèle du dirigeant nationaliste, défendant farouchement sa politique controversée sur les réseaux sociaux et dans les différentes capitales.

Au cours de son mandat, le ministère de la Justice s'est retrouvé sur la sellette pour son rôle dans l'utilisation du logiciel espion Pegasus visant à pirater les téléphones de responsables politiques et de journalistes.

Judit Varga a également été fragilisée par le procès en cours de son ancien vice-ministre Pal Volner, qui avait démissionné fin 2021 du fait d'allégations de corruption.