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Dernières Infos - Ukraine

La Russie a commis un crime de guerre en exécutant sommairement 77 détenus civils, accuse l'ONU


Un civil à vélo dans une rue de Svyatogirsk, dans la région de Donetsk, le 22 juin 2023. Photo AFP / GENYA SAVILOV

Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'ONU a recensé 77 exécutions sommaires de civils détenus arbitrairement par la Russie dans les territoires qu'elle occupe, ce qui relève du crime de guerre, selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

"C'est un crime de guerre et une violation flagrante du droit humanitaire international", a souligné Matilda Bogner, responsable du bureau Ukraine du Haut-Commissariat lors d'un point de presse. Il y a sans doute eu plus d'exécutions sommaires de détenus civils par la Russie que celles sur lesquelles elle a pu enquêter mais "nous ne pensons pas qu'il y en a beaucoup plus", a-t-elle déclaré en direct d'Ukraine par liaison vidéo.

Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a aussi recensé 864 cas de détention arbitraire par les forces armées russes, les forces de l'ordre et les autorités pénitentiaires qui "se sont livrées à des actes de torture et de mauvais traitements généralisés à l'encontre de détenus civils".

Le rapport établi par le bureau du Haut-Commissariat en Ukraine et présenté mardi à Genève porte sur la période allant du 24 février 2022 - date du début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie - jusqu'au 23 mai 2023.

Au total le rapport documente plus de 900 cas de détention arbitraire de civils, dont des enfants et des personnes âgées. "La grande majorité de ces cas ont été perpétrés par la Fédération de Russie", précise le texte. "Clairement, le nombre est bien plus élevé. Peut-être deux fois plus", a affirmé Mme Bogner. Le rapport ne considère que les cas individuels et non les emprisonnements de masse.

La moitié torturées 
Côté ukrainien, le Haut-Commissariat a "recensé 75 cas de détention arbitraire par les forces de sécurité ukrainiennes, principalement de personnes soupçonnées d'infractions liées au conflit", la moitié d'entre elles ont été torturées et maltraitées. "Une proportion importante de ces cas constituaient également des disparitions forcées, perpétrées principalement par le Service de sécurité d'Ukraine." "Plus de la moitié des personnes détenues arbitrairement ont été torturées ou maltraitées par les forces de sécurité ukrainiennes. Cela s'est produit pendant que les gens étaient interrogés, généralement immédiatement après leur arrestation", note le rapport.

Les conclusions du Haut-Commissariat sont basées sur 1.136 entretiens avec des victimes, des témoins et d'autres personnes, 274 visites de sites et 70 visites de lieux de détention officiels gérés par les autorités ukrainiennes, qui ont accordé un accès "totalement libre mais confidentiel à tous les sites officiels de détention et aux prisonniers, à une exception près". Elle concerne 87 marins russes civils forcés de rester sur leur bateau dans la région d'Odessa pendant des mois avant d'être libérés ou échangés. Mme Bogner n'a jamais eu d'explication sur l'interdiction d'accès à ces prisonniers en particulier.

Les autorités russes n'ont accordé aucun accès malgré les demandes du Haut-Commissariat.

Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'ONU a recensé 77 exécutions sommaires de civils détenus arbitrairement par la Russie dans les territoires qu'elle occupe, ce qui relève du crime de guerre, selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme."C'est un crime de guerre et une violation flagrante du droit humanitaire international", a souligné Matilda Bogner, responsable du...