Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo Ani
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué mercredi la séance électorale tenue en matinée au Parlement, dénonçant un "blocage" du scrutin, alors que le pays est sans chef de l'Etat depuis plusieurs mois, faute de consensus politique.
"Si un deuxième tour avait eu lieu aujourd'hui (mercredi), comme cela aurait dû être le cas, nous aurions pu élire un président de la République", a écrit M. Geagea sur Twitter, en allusion au fait que certains députés ont quitté la salle dès la fin du premier tour, créant ainsi un défaut de quorum, un comportement déjà observé lors des séances précédentes. "Ce qui s'est passé au Parlement est un blocage en bonne et due forme, non seulement de la séance d'aujourd'hui, mais de l'élection présidentielle en tant que telle", a encore déclaré le chef des FL.
Le député des Marada Tony Frangié, fils du candidat soutenu par le tandem chiite, a répondu au tweet du chef des FL : "Même si on avait tenu dix séances consécutives, on n'aurait pas élu de président ! La raison est simple : ceux qui ont choisi de se retrouver (autour de la candidature de) Jihad Azour savent pertinemment qu'il n'a aucune chance", a-t-il écrit. "La seule raison de cette convergence sur M. Azour est la volonté de barrer la route à Sleiman Frangié et de l'éliminer de la course... ce qui n'arrivera pas", a-t-il conclu.
Le Parlement s'est réuni mercredi, lors d'une 12e séance consacrée à l'élection d'un chef de l'Etat qui n'a finalement pas permis de nommer un nouveau président. Le mandat de Michel Aoun s'est achevé le 31 octobre dernier.
A l'issue de ce scrutin, l'ex-ministre Jihad Azour, qui est appuyé par la majorité des opposants, a obtenu 59 votes, tandis que le chef des Marada Sleiman Frangié, dont la candidature est soutenue par le tandem Amal-Hezbollah, a obtenu 51 votes. Par ailleurs, 6 députés ont accordé leurs voix à l'ancien ministre Ziad Baroud (7 selon le chef du Parlement Nabih Berry), 8 élus ont voté pour le "Le Liban nouveau", tandis qu'une voix a été accordée au commandant en chef de l'armée Joseph Aoun et une autre à l'entrepreneur Jihad el-Arab. Un vote blanc a également été comptabilisé.
Nabih Berry n'a pas fixé de date pour la prochaine séance électorale.
