Le directeur par intérim de la Sûreté générale (SG), Élias Baïssari, a défendu mardi la décision de refouler à l'Aéroport international de Beyrouth, début juin, la journaliste koweïtienne Fajr al-Saïd, connue pour ses positions hostiles au Hezbollah et pour ses appels à la normalisation entre les pays arabes et Israël.
Cette décision des autorités libanaises avait provoqué un tollé au Liban.
Le général Baïssari a précisé que les décisions de refus de visa sont prises en vertu de la souveraineté du Liban.
"Toute décision concernant un refus de délivrer un visa d'entrée est une décision souveraine que le Liban n'est pas tenu de justifier, sauf dans le cadre d'affaires diplomatiques", a souligné le général Baïssari.
La journaliste Fajr al-Saïd s'est vue refuser l'entrée au Liban lors de son arrivée à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) le 7 juin. Elle avait alors déclaré avoir été informée par la SG d'une "interdiction permanente" de séjour. Elle estime que cette mesure est liée à ses opinions politiques.
Dans des propos accordés à une délégation de correspondants de la presse arabe, le général Baïssari a affirmé que le refoulement de la journaliste ne visait en aucun cas le Koweït.
"J'espère que toute mesure de ce type ne sera pas interprétée comme étant dirigée contre un pays frère ou ami, car je suis très attaché à maintenir une relation spéciale avec les pays arabes frères, et cette position est celle des autorités politiques au Liban, en particulier celle du ministre de l'Intérieur".
Le général Baïssari a ensuite souligné que la Sûreté générale, chargée de faire respecter la loi, n'a pas à justifier ses mesures lorsqu'elle les applique.
"Nous n'avons rien contre Mme al-Saïd, mais elle ne peut pas se permettre de promouvoir ouvertement la normalisation avec l'entité israélienne, qui est notre ennemi, et nos lois prévoient des sanctions pour ceux qui appellent à la normalisation avec elle", a déclaré le général Baïssari.
De son côté, l'ancien directeur de la SG, le général Abbas Ibrahim s'était expliqué jeudi dernier, indiquant qu'il avait lui-même décidé d'interdire l'entrée au Liban à la journaliste koweïtienne, alors qu'il était encore en poste, sans pour autant expliciter les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision.
Les plus commentés
Washington met le Liban face à une seule alternative : la reddition du Hezbollah ou l’invasion terrestre
Naïm Kassem : Priorité au cessez-le-feu, le reste n'est qu'un détail
Frangié : Berry continue de soutenir ma candidature