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Dernières Infos - Présidentielle au Liban

Aoun au Hezbollah : Peut-on être accusé de trahison juste parce qu'on refuse un candidat imposé ?


Aoun au Hezbollah : Peut-on être accusé de trahison juste parce qu'on refuse un candidat imposé ?

L'ex-chef de l'État libanais, Michel Aoun, au palais présidentiel de Baabda, le 7 avril 2021. Photo d'archives Dalati et Nohra

L'ex-président de la République Michel Aoun a estimé que lui et son parti, le Courant patriotique libre (CPL), ne peuvent pas "être accusés de trahison" par le Hezbollah du simple fait de leur soutien à Jihad Azour, ex-ministre des Finances, pour la présidentielle libanaise. Des propos tenus lors d'un échange téléphonique entre Michel Aoun et le journaliste Sami Kleib, qui l'a relayé lundi sur son compte Twitter. Une proche du général Aoun a confirmé la teneur de ces propos à L'Orient-Le Jour.

Le tandem chiite Amal-Hezbollah a annoncé depuis longtemps son soutien au chef des Marada Sleiman Frangié pour la présidence. Un candidat catégoriquement refusé par le CPL, qui s'est rangé du côté de Jihad Azour, soutenu par les Forces Libanaises (FL), le groupe joumblattiste et certains indépendants. Si le parti aouniste et le Hezbollah sont des alliés de longue date, ils sont pourtant en désaccord sur le candidat à soutenir à la présidentielle, en suspens depuis des mois.

"Je n'ai pas manqué à mes obligations (vis-à-vis du parti chiite, ndlr), ni sur la guerre de 2006, ni sur la protection de la Résistance, ni sur la lutte contre Daech", a d'abord lancé Michel Aoun. Interrogé sur la relation entre le parti orange et le Hezbollah, le fondateur du CPL a répondu : "Je ne dirai rien contre eux", disant craindre qu'une telle déclaration soit déformée dans la presse.

Et Sami Kleib de lui rappeler que Gebran Bassil, gendre de Michel Aoun et président du CPL, a "haussé le ton" face au Hezbollah. "Gebran parle de politique. Hassan Nasrallah et moi nous sommes entendus à plusieurs reprises sur le fait que le désaccord politique n'empêche pas l'amitié", a répondu l'ancien chef de l'État. "Peut-on être accusés de trahison simplement parce qu'on refuse un candidat imposé ?", s'est-il ensuite interrogé. "C'est à l'autre camp de faire le premier pas vers une solution", a-t-il également estimé.

Le CPL a été vivement critiqué ces derniers jours par le Hezbollah : le journal al-Akhbar, réputé proche du parti de Dieu, a comparé il y a quelques jours Gebran Bassil à Walid Joumblatt, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), lors des événements du 7 mai 2008. À l'époque, des éléments armés du Hezbollah avaient envahi Beyrouth et la montagne après une décision du gouvernement Siniora de démettre de ses fonctions Wafic Choucair, alors responsable de la sécurité de l’AIB (proche du parti chiite), à la suite d’une faille sécuritaire à l’aéroport révélée par le chef druze. Autre critique formulée dimanche, celle de Ahmad Kabalan, mufti jaafarite proche du Hezbollah. "Poignarder la Résistance dans le dos est dangereux", avait-il estimé en parlant du soutien à Jihad Azour.

À une question concernant sa rencontre récente avec Bachar el-Assad, la première depuis 2009, notamment sur le fait de savoir si le président syrien faisait pression pour faire élire Sleiman Frangié, M. Aoun a répondu : "Je n'ai pas ressenti de pression, et nous n'avons abordé cette question que brièvement. Le président syrien m'a dit à plusieurs reprises qu'il ne se mêlait pas de la présidence (libanaise) et qu'il ne voulait pas s'en mêler", a-t-il poursuivi.

Le déplacement de M. Aoun à Damas intervient alors que la question de la normalisation entre Beyrouth et le régime Assad suscite la polémique au Liban, malgré la réintégration de la Syrie dans Ligue arabe le mois dernier après plus de dix ans d'exclusion.

L'ex-président de la République Michel Aoun a estimé que lui et son parti, le Courant patriotique libre (CPL), ne peuvent pas "être accusés de trahison" par le Hezbollah du simple fait de leur soutien à Jihad Azour, ex-ministre des Finances, pour la présidentielle libanaise. Des propos tenus lors d'un échange téléphonique entre Michel Aoun et le journaliste Sami Kleib, qui l'a relayé...