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Nos Lecteurs ont la Parole

Que reste-t-il du lien sensé ?

« Publié à l’occasion de son centième anniversaire, dans la collection “Terre humaine” qu’il a fondée, le récit de Jean Malaurie déploie de nouvelles et vastes réflexions avec la verve étincelante d’un conteur. Du Groenland à la Sibérie, le chercheur fit trente et une missions (1948-1990), pour la plupart en solitaire, avec des Inuits. Amorcées sur un programme de géocryologie et géomorphologie, ses recherches vont peu à peu s’orienter vers une anthropologie sensorielle. Fidèle au mot d’ordre aristotélicien “Rien n’est dans l’intellect qui ne soit d’abord passé dans les sens”, l’anthropo-géographe sait qu’il lui faut pratiquer l’“éthique de l’immersion” ; se frotter physiquement à “ce Grand Nord englacé” jusqu’à “ressentir cette irrigation continue du minéral au mental” », Philippe Pataud Célérier, 2022.

À quoi bon l’expérience d’un vécu si l’individu se consacre à l’exercice mental ? Comment servir dûment un poste, un rôle ou une vocation si l’essentiel relève de l’image de soi ? Sommes-nous ensemble des humains ou des êtres programmés pour répondre sans l’élan du cœur ? À quoi sert un regard de citoyen quand la personne cherche des spectateurs ? Quel éveil engagé si le coefficient de dépendance est supérieur à la volonté individuelle ? Il nous reste cependant une poignée de femmes et d’hommes résolument ailleurs, épris du parcours indépendant, de la pensée délibérée et de la conscience proprement humaine. Nous sommes en l’an 2035. Les critères de choix ont carrément changé. Un représentant est d’abord fidèle à la transparence de sa pensée et à la rigueur de son engagement. Désormais, ce qui compte pour cette communauté de l’extrême nord de l’Europe, c’est de ne pas utiliser un portable et de se dispenser d’intermédiaires. Il s’agira de redécouvrir une terre vieillie pour se nourrir l’esprit et le corps. Une lumineuse foi les unit. Elle rayonne à travers de rares mots et des gestes utiles. C’est ce qui manque au Libanais de mon pays, ne plus miser sur tant de formes et d’apparences pour exister, mais sur la différence positive que chacun peut initier ; s’occuper d’abord des erreurs commises avant d’accuser les autres ; éliminer les préjugés stériles ; exercer la transparence et le meilleur passage sur notre terre biblique. Soyons au plus près de cette terre, creuset de cette « pensée sauvage » qui, pour avoir apprivoisé l’hostilité de son milieu, sait que « nature et culture sont dans une dialectique intime ».

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

« Publié à l’occasion de son centième anniversaire, dans la collection “Terre humaine” qu’il a fondée, le récit de Jean Malaurie déploie de nouvelles et vastes réflexions avec la verve étincelante d’un conteur. Du Groenland à la Sibérie, le chercheur fit trente et une missions (1948-1990), pour la plupart en solitaire, avec des Inuits. Amorcées sur un programme de...

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