Raï "bénit chaque pas effectué vers un accord menant à l'élection d'un président"

Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé, dimanche, les responsables politiques libanais "à exercer leur foi" et "à invoquer Dieu" pour permettre l'élection d'un nouveau chef de l'Etat, disant, lors de son homélie dominicale à Bkerké, qu'il bénit chaque pas effectué en direction d'un accord entre les différentes parties.

Cet appel a été lancé alors que les partis de l'opposition se sont mis d'accord sur un candidat commun, le chef du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, face à la candidature du chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, soutenu par le tandem chiite Hezbollah et Amal.

"Si les responsables libanais avaient invoqué Dieu, ils auraient élu un président de la République deux mois avant la fin du mandat Aoun, conformément à l'article 73 de la Constitution", a dit Mgr Raï. "S'ils invoquent Dieu aujourd'hui, huit mois après le début de la vacance présidentielle, et à l'heure où le pays fait face à un effondrement politique, économique, financier et social, ils se mettront rapidement d'accord pour l'élection d'un président", a-t-il ajouté. "Nous bénissons chaque pas dans cette direction", a ajouté le prélat, qui a estimé que l'élection ne doit pas mener à la division des composantes du pays entre "vainqueur et vaincu". 

Le Liban est sans président de la République depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre dernier. Le Parlement s'est réuni 11 fois depuis septembre 2022 et n'a jamais réussi à élire un nouveau chef de l'Etat, faute d'accord politique, comme cela est de coutume au Liban.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a annoncé, samedi soir, une entente entre sa formation et d'autres groupes parlementaires au sujet de leur soutien à une candidature de Jihad Azour. Des communiqués distincts des autres formations concernées sont également attendus. 

Dimanche, le patriarche maronite a appelé les hommes politiques "à exercer leur foi et à mettre leur travail politique au service de l'intérêt général", pour sortir le pays de l'impasse. "Invoquer Dieu leur permettra de sortir de leur égoïsme et de dépasser les conflits. Il leur permettra d'assumer leurs responsabilités dans la destruction de l'Etat, la paralysie de ses institutions constitutionnelles, l'essoufflement de l'administration publique, ou encore l'appauvrissement et l'humiliation du peuple et son émigration", a affirmé le patriarche Raï.