William Noun et Peter Bou Saab, dont les frères Joe Noun et Joe Bou Saab ont été tués dans la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, ont été convoqués vendredi pour interrogatoire le 7 juin au commissariat de police de Verdun à Beyrouth, sous l'accusation d'"acte de vandalisme", a confirmé leur avocat, Ralph Tannous, à L'Orient-Le Jour.
La convocation, prévue à 10h, s'est faite sur ordre du juge Ziad Abi Haïdar, procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, précise l'avocat.
Jeudi, une dizaine de proches des victimes du drame, qui a coûté la vie à plus de 220 personnes, ont manifesté devant le Palais de justice. Certains d'entre eux, notamment William Noun et Peter Bou Saab, ont brûlé des pneus en signe de colère. Le 18 mai, des scènes similaires avaient eu lieu également devant le Palais de justice.
Me Tannous rappelle que, "selon la loi libanaise, brûler des pneus pendant des manifestations est considéré comme un acte de vandalisme".
MM. Noun et Bou Saab ont confirmé à L'OLJ qu'ils allaient se rendre à la convocation et qu'ils seront accompagnés des proches des victimes qui manifesteront devant la caserne Barbar de Verdun où l'interrogatoire aura lieu.
C'est au juge Abi Haïdar de décider s'il les relâche ou ordonne leur détention, à l'issue de leur interrogatoire, explique l'avocat.
"Nous respecterons la décision qui sera rendue par le juge" Abi Haïdar, affirme l'avocat des deux hommes.
William Noun et Peter Bou Saab avaient été convoqués puis relâchés par le département de la Sécurité de l'Etat en mars 2022 pour avoir tagué des slogans sur la porte du domicile du ministre de la Justice, Henri Khoury.
Plusieurs responsables politiques et sécuritaires de premier rang sont poursuivis dans le cadre de l'enquête sur l'explosion du port. Toutefois, ils refusent de se présenter devant le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction.
Les proches des victimes critiquent le surplace de l'instruction menée par le magistrat Bitar, gelée depuis février dernier et qui fait face à des ingérences flagrantes de responsables politiques et même de certains juges.
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