Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - FOCUS

Rome met fin à l’embargo sur les ventes d’armes à Riyad

L’Italie salue « l’intense activité diplomatique » menée par Riyad, et son action « décisive sur le front de l’aide économique et humanitaire ».

Rome met fin à l’embargo sur les ventes d’armes à Riyad

Giorgia Meloni présidant le Conseil des ministres du gouvernement italien. Photo AFP

Les armes se sont tues, donc les ventes peuvent reprendre. Tel est en substance le message que le gouvernement italien a diffusé pour lever l’embargo sur les exportations d’armes à l’Arabie saoudite, décidé en 2019 afin d’éviter d’envenimer le conflit au Yémen. Une décision désignée par le ministre italien des Affaires étrangères de l’époque comme « un message clair de paix, le respect des droits de l’homme étant un engagement indéfectible ». L’Italie annulait alors les commandes de plusieurs milliers de missiles, l’Arabie saoudite étant le 10e marché le plus important pour les exportations d’armes italiennes.

« Le contexte régional au Yémen a changé, et depuis avril 2022 (lorsqu’une trêve avait été conclue pour deux mois avant d’être renouvelée à deux reprises, NDLR), les activités militaires se sont sensiblement restreintes », précise le communiqué publié après le Conseil des ministres présidé par Giorgia Meloni. Le pays est en guerre depuis la prise de la capitale Sanaa par les rebelles houthis soutenus par l’Iran et le renversement du gouvernement yéménite fin 2014. Une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite est intervenue en 2015 dans le but de soutenir les forces loyalistes au cabinet reconnu par la communauté internationale qui s’est installé à Aden.

Ces derniers mois, les Saoudiens avaient conduit des négociations directes avec le groupe rebelle afin d’apaiser les tensions et de travailler à une trêve durable, faisant espérer un accord ou un cessez-le-feu, sans y inclure toutefois des représentants du gouvernement yéménite. Et la réconciliation de Riyad avec Téhéran en mars, rétablissant leurs liens diplomatiques rompus depuis 2016, contribue à la stratégie saoudienne de « pacifier » la région en vue d’assurer son développement économique.

Si des affrontements sporadiques ont parfois lieu dans le pays, la trêve conclue en avril 2022 tient relativement dans les faits en dépit de son non-renouvellement en octobre dernier. Des efforts observés par l’Italie, qui a ainsi salué « l’intense activité diplomatique en soutien à la médiation onusienne » menée par Riyad, et son action « décisive sur le front de l’aide économique et humanitaire ».

Nouveaux partenaires énergétiques

La fin de l’embargo envers le royaume saoudien est en outre décrite « en accord avec la politique étrangère et de défense italienne », est-il précisé dans le communiqué publié par Rome. L’Italie a ainsi indiqué que sa décision était conforme à celle prise envers les Émirats arabes unis, lorsqu’elle avait levé en avril dernier son embargo sur les armes imposé à Abou Dhabi. Un mois plus tôt, Giorgia Meloni, à la tête du gouvernement italien depuis octobre 2022, avait rencontré le président émirati, Mohammad ben Zayed, démontrant son intention d’apaiser les tensions passées avec la fédération émiratie.

La société énergétique italienne ENI avait signé en mars un accord de coopération avec la Compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi (Adnoc). Depuis le début du conflit en Ukraine et les sanctions imposées par l’Union européenne sur le gaz russe, Rome, dépendante des importations énergétiques, cherche en effet de nouveaux partenariats. « Investir dans la région MENA au sens large est l’une des principales priorités de mon gouvernement, et nous pensons qu’une collaboration étroite avec les États du Golfe est essentielle pour relever les défis du XXIe siècle », avait également déclaré la Première ministre. 

Les armes se sont tues, donc les ventes peuvent reprendre. Tel est en substance le message que le gouvernement italien a diffusé pour lever l’embargo sur les exportations d’armes à l’Arabie saoudite, décidé en 2019 afin d’éviter d’envenimer le conflit au Yémen. Une décision désignée par le ministre italien des Affaires étrangères de l’époque comme « un message clair de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut