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Politique - Liban

Présidentielle : Raï chargé par le Vatican et Paris de dialoguer avec toutes les parties

Le président du Parlement Nabih Berry prêt à convoquer une séance électorale si "au moins deux candidatures sérieuses sont annoncées".

Présidentielle : Raï chargé par le Vatican et Paris de dialoguer avec toutes les parties

Le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï pendant la réunion mensuelle des évêques maronites, le 3 mai 2023. Photo tirée du compte Twitter du patriarcat @bkerki

Quarante-huit heures après une réunion à Paris avec le président français Emmanuel Macron axée sur l'impasse présidentielle au Liban, le patriarche maronite Béchara Raï a annoncé jeudi avoir été chargé par le Vatican et Paris de dialoguer avec toutes les parties libanaises impliquées, y compris le Hezbollah. Selon une source diplomatique, le cardinal Raï a informé le président français "d’une entente interchrétienne de principe qui semble aller bon train", sans toutefois évoquer le nom de l'ex-ministre des Finances et actuel responsable pour la région Moyen-Orient au sein du Fonds monétaire international, Jihad Azour, autour duquel les formations de l'opposition se seraient en principe entendues.
Ces développements interviennent alors qu'aucune séance électorale ne s'est tenue depuis janvier. Le Liban est sans président de la République depuis octobre 2022, après la fin du mandat de Michel Aoun.

Jeudi également, le président du Parlement Nabih Berry s'est déclaré prêt à convoquer une séance électorale "si au moins deux candidatures sérieuses sont annoncées". Le mouvement Amal, parti de M. Berry, ainsi que son allié, le Hezbollah, soutiennent tous deux le chef des Marada Sleiman Frangié.

"Même avec le Hezbollah"
"Le Vatican et la France m'ont demandé de travailler avec le reste des composantes sur la scène locale", a affirmé le patriarche maronite devant une délégation de l'Ordre des journalistes. "Nous parlerons à tout le monde sans exception, même avec le Hezbollah. Notre activité commencera dès aujourd'hui", a-t-il poursuivi. Béchara Raï a par ailleurs rappelé que "le président du Parlement devait convoquer à une séance électorale deux mois avant la fin du mandat présidentiel" de Michel Aoun. "Mais nous brillons par notre violation de la Constitution", a-t-il critiqué. "Nous sommes devenus la risée des autres pays à cause de certains politiques", a-t-il regretté.

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Réagissant aux propos du patriarche, le mufti jaafarite chiite Ahmad Kabalan, réputé proche du Hezbollah, s'est adressé directement à Mgr Raï, "notre frère dans l'humanité et notre partenaire dans le pays" : "Nous sommes des faiseurs de souveraineté, des garants de l'Etat et non des esclaves". "Le Liban se fait au Liban et pas à l'étranger", a-t-il poursuivi dans une critique implicite aux déplacements du patriarche au Vatican et à Paris. Prenant la défense de Nabih Berry, il a affirmé que "le chef du Législatif veille sur les intérêts des chrétiens bien avant ceux des musulmans". 

Mardi, le président français Emmanuel Macron avait affirmé lors d'une réunion avec Mgr Raï, soutenir les efforts que ce dernier fournit pour "faire face à l'impasse politique", appelant toutes les forces du pays à en sortir "sans délai". M. Macron avait également estimé que "le blocage de l'élection d'un chef de l'Etat faisait obstacle aux réformes sans lesquelles il ne peut y avoir de redressement et de stabilité durable dans le pays". Face à l'impasse présidentielle, la secrétaire d'État adjointe aux affaires du Proche-Orient Barbara Leaf avait annoncé pour sa part mercredi que l'administration Biden envisageait la possibilité d'imposer des sanctions aux responsables libanais, si un chef d'État n'est pas élu.

"Candidatures sérieuses"
De son côté, Nabih Berry a réaffirmé jeudi dans un communiqué que "les portes de la Chambre ne sont et ne seront pas fermées devant une séance pour élire un président de la République au cas où au moins deux candidatures sérieuses sont annoncées". "Tout parasitage suggérant le contraire et toute menace ne serviront à rien, notamment avec le chef du Législatif", ajoute le texte.

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De son côté, le député de Aley relevant du mouvement de la contestation populaire Marc Daou a estimé que "le président du Parlement bloque intentionnellement l'élection d'un président du fait qu'il ne convoque pas à une séance électorale en arguant de jurisprudences qui n'ont aucun fondement constitutionnel, afin de servir ses propres intérêts et imposer le candidat du tandem chiite". L'élu a a ainsi appelé M. Berry "à convoquer le Parlement à une séance électorale conformément aux normes constitutionnelles, estimant qu'"il relève de la responsabilité des députés de décider qui sont les candidats sérieux".

Quarante-huit heures après une réunion à Paris avec le président français Emmanuel Macron axée sur l'impasse présidentielle au Liban, le patriarche maronite Béchara Raï a annoncé jeudi avoir été chargé par le Vatican et Paris de dialoguer avec toutes les parties libanaises impliquées, y compris le Hezbollah. Selon une source diplomatique, le cardinal Raï a informé le président...

commentaires (10)

Surtout, surtout ne pas déserter le parlement jusqu’à ce que le président soit élu.

Mohamed Melhem

19 h 44, le 02 juin 2023

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Commentaires (10)

  • Surtout, surtout ne pas déserter le parlement jusqu’à ce que le président soit élu.

    Mohamed Melhem

    19 h 44, le 02 juin 2023

  • "Nous sommes des faiseurs de souveraineté, des garants de l'Etat et non des esclaves". "Le Liban se fait au Liban et pas à l'étranger"!! Du coup, lorsque le président Macron proposer M. Franjieh comme président de la République, le candidat, des deux partis chiites, l'intervention n'a pas suscité c'est émotions d'esclavages.

    Sarkis Dina

    14 h 21, le 02 juin 2023

  • JE SUIS *LA LIBRE EXPRESSION*. OLJ, ABOLISSEZ VOTRE HUMILIANTE CENSURE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 50, le 02 juin 2023

  • Berry et ses semblables devraient montrer un peu d’humilité. Ils devraient se rappeler que durant des années le Sud Liban et ses habitants onr vécu sous le joug humiliant et total de yasser arafat et de ses hordes et que sans le sursaut de la résistance libanaise , bien avant la résistance du hezbollah, leur sort n’aurait peut-etre pas changé .

    Goraieb Nada

    08 h 01, le 02 juin 2023

  • Par quel avion privé’ avez vous été au Vatican , l’avion de Byblos bank ou bank of beirut cette fois? Votre Éminence ? « La religion est l opium du peuple »

    Robert Moumdjian

    04 h 48, le 02 juin 2023

  • M Kabalan voulais probablement dire: le Liban se fait en Iran et non à l'étranger.

    Aboumatta

    23 h 51, le 01 juin 2023

  • j'apprécie toujours les interventions du barbu en second qui prend ses ordres en Iran et qui vient donner des leçons de morale avec une hypocrisie de haut niveau et dont malheureusement nous avons l'habitude... S'il pouvait se la fermer et nous épargner ses déclarations belliqueuses et mensongères

    Zeidan

    23 h 03, le 01 juin 2023

  • Quelle maladroite visite. Une lecon en diplomatie.

    M.J. Kojack

    20 h 02, le 01 juin 2023

  • Le Vatican, peut-être. Mais, Paris de quel droit ?

    Esber

    19 h 33, le 01 juin 2023

  • Nabih Berry a réaffirmé jeudi dans un communiqué que "les portes de la Chambre ne sont et ne seront pas fermées devant une séance pour élire un président de la République" Quel rigolo celui-la. Toujours le mot pour rire !

    Michel Trad

    19 h 05, le 01 juin 2023

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