Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, s'est présenté mercredi au palais de justice de Beyrouth, au lendemain de la réception par le Liban d'une seconde notice rouge d'Interpol, cette fois consécutive au mandat d'arrêt lancé le 23 mai par l'Allemagne à l'encontre du patron de la banque centrale, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source judiciaire qui suit le dossier.
L'agence Reuters avait indiqué que le gouverneur est poursuivi par l'Allemagne "pour corruption, faux et usage de faux, blanchiment d'argent et détournement de fonds".
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), l'avocat général près la Cour de cassation, Imad Kabalan, a entendu Riad Salamé puis lui a demandé de rester à disposition de la justice, tout en maintenant l'interdiction de voyager préalablement émise. Il a également maintenu la confiscation des passeports libanais et français du patron de la BDL. L'avocat général a en outre demandé à la justice allemande de lui fournir le dossier relatif au mandat d'arrêt visant M. Salamé, afin de prendre la décision convenable à ce sujet.
La source précitée indique "le mandat d'arrêt ne sera pas exécuté au Liban parce qu''Interpol ne peut arrêter quelqu'un sans l'autorisation du procureur qui traite le dossier". Une mesure que la justice libanaise ne prendra pas, selon elle.
Le gouvernement sortant de Nagib Mikati avait en effet décidé de laisser l'affaire Salamé entre les mains de la justice.
Avant le mandat d'arrêt allemand, le parquet national financier français (PNF) avait émis, le 16 mai, un mandat d'arrêt à l'encontre de M. Salamé. Interpol avait par la suite publié une notice rouge contre M. Salamé à la demande de la France.
Le site d'Interpol n'affichait toujours pas, mercredi après-midi, la notice rouge liée au mandat d'arrêt émis par l'Allemagne, mais uniquement celle relative au mandat d'arrêt français.
Raja Salamé absent à son audience à Paris
Parallèlement, Raja Salamé, le frère du gouverneur, soupçonné de malversations financières en France en lien avec la BDL, ne s'est pas présenté mercredi à une audience à Paris pour "raisons de santé", a indiqué son avocat, selon plusieurs médias locaux. Contacté par L'Orient-Le Jour, ce dernier n'était pas joignable dans l'immédiat.
Une source proche du dossier Raja Salamé a révélé à notre publication que la juge française Aude Buresi n'a pas fixé de nouvelle audience pour ce dernier, en raison de son état de santé qui nécessiterait plusieurs examens médicaux.
Le patron de la banque centrale et son frère Raja, ainsi que Marianne Hoyek, l’ancienne assistante de Riad Salamé, sont poursuivis au Liban pour corruption, faux et usage de faux, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale. Après avoir manqué par trois fois des audiences devant des enquêteurs européens à Beyrouth, Raja Salamé avait été finalement interrogé le 4 mai au palais de justice de la capitale. Une source judiciaire avait confié à notre publication qu'il avait répondu à environ 140 questions.
Raja Salamé avait été libéré en mai 2022 contre une caution historique de 100 milliards de LL après avoir été arrêté et inculpé à Beyrouth de "complicité d’enrichissement illicite".
7Haram, il est malade...Il va aussi se planquer pour se refaire un moral et une sante , voire une immunite a la Source du Figuier ???
15 h 49, le 01 juin 2023