
Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil. Photo d'archives AFP
Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a déclaré mardi dans un entretien à la presse koweïtienne que son parti s'était mis d'accord avec les forces de l'opposition sur un nom pour la présidence de la République, mais pas encore sur le "projet politique" autour de ce nom. Il a à cette occasion souligné la nécessité d'une entente avec tous les partis y compris le Hezbollah, sur la présidentielle.
Le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le fondateur du CPL, le 31 octobre 2022.
Dans une interview accordée au quotidien al-Qabas et publiée mardi, Gebran Bassil a indiqué qu'un "accord minimal est devenu possible" avec l'opposition sur le nom d'un candidat mais que "tous les éléments pour l'élection d'un président ne sont pas encore réunis". "Il manque encore le mécanisme d'élection et les programmes, qui sont plus importants pour nous que le président" en lui-même, a-t-il expliqué. En revanche, "la question des noms a été finalisée", a-t-il confirmé, soulignant que lors des tractations, son parti n'a proposé aucun nom : "on nous les a proposés et nous les avons refusés ou acceptés".
Discussions sur le "projet politique"
"Le Hezbollah dit que l'opposition n'a pas de candidat, ce qui est faux. Il y avait un candidat (Michel Moawad, ndlr) que ni nous ni le Hezbollah n'avons accepté, et maintenant il y a un accord autour d'un candidat" entre le CPL et l'opposition, a-t-il confirmé. Il a toutefois refusé de préciser les noms évoqués et celui autour duquel un accord s'est dessiné. Des informations de presse faisaient dernièrement état d'un accord autour de la candidature de Jihad Azour, ancien ministre des Finances et actuel responsable au sein du Fonds monétaire international (FMI).
Concernant les discussions toujours en cours sur le "projet politique" du futur candidat de l'opposition et du CPL, M. Bassil a expliqué que "des idées sont toujours débattues" et qu'il soutiendra tout président qui sera en faveur de la décentralisation administrative ou de la rotation des portefeuilles ministériels entre les communautés. Il a encore démenti vouloir négocier, dans le cadre de la présidentielle, sur des questions liées notamment à la répartition des nominations administratives "parce que l'expérience nous a montré que les gens changent, contrairement à la loi et au système".
Compétition démocratique
Il a en outre appelé le Hezbollah à "mettre de côté ses méthodes visant à imposer et s'opposer" afin de se diriger plutôt vers "un consensus national acceptable et une compétition démocratique via un vote au Parlement". Il a assuré que le CPL sera le premier à féliciter le candidat du Hezbollah, le zaïm de Zghorta Sleiman Frangié, s'il est amené à être élu : "Nous serons à ses côtés et le soutiendrons mais nous nous opposerons également à lui lorsque cela sera nécessaire".
Le chef du CPL a en outre critiqué les déclarations critiquant les discussions entre les aounistes et l'opposition. "Des proches du Hezbollah font passer des messages selon lesquels, si l'on n'est pas avec eux, on est contre eux. Cette logique ne tient pas la route avec moi. Ceux qui lancent de tels messages me connaissent mal", a-t-il ajouté. Evoquant les relations entre son parti et le parti chiite, il a ajouté que celles-ci "se poursuivent malgré les blessures profondes" et que la communication n'était pas interrompue. "Mais il n'y aura pas de réunion" entre les deux formations "à court terme".
Le CPL en veut au Hezbollah de soutenir la candidature de Sleiman Frangié, mais également de participer aux conseils des ministres convoqués ces derniers mois par le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, en période de vacance présidentielle.
A l'issue de la réunion hebdomadaire du groupe parlementaire du CPL, à laquelle Michel Aoun a assisté, les participants ont assuré qu'ils continueraient "à suivre la voie sur laquelle ils se sont préalablement entendus", et qui est conduite par le chef du parti. Cette voie "consiste à s'entendre avec l'opposition sur un candidat à la présidentielle dont l'identité sera dévoilée, après que les choix soient fixés et que les discussions au sujet du programme et du processus électoral soient finalisées, et que le plus grand soutien parlementaire soit assuré (au candidat) sur la base d'une entente".
Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a déclaré mardi dans un entretien à la presse koweïtienne que son parti s'était mis d'accord avec les forces de l'opposition sur un nom pour la présidence de la République, mais pas encore sur le "projet politique" autour de ce nom. Il a à cette occasion souligné la nécessité d'une entente avec tous les partis ...
commentaires (15)
Il faut être complètement détraqué pour donner du crédit à ce Monsieur. A force de fréquenter les milices, il a appris leur méthode de se dérober de ses engagements.
Esber
19 h 42, le 30 mai 2023