
Le siège de la Banque du Liban à Beyrouth. Photo d'archives João Sousa
Le gouvernement sortant de Nagib Mikati a appelé lundi le ministre de la Justice, Henri Khoury, à proposer de nouveaux avocats pour représenter les intérêts du Liban sur la saisie préventive décidée par la justice française des biens en France du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, poursuivi pour soupçons de corruption.
Dans un communiqué publié lundi matin et adressé au ministre, M. Mikati indique qu'il souhaite organiser "une réunion urgente avec un seul point à l'ordre du jour" concernant le choix des avocats français pour la défense des intérêts du Liban, et appelle M. Khoury à y assister.
Un peu plus tard, la présidence du conseil a annoncé, dans un deuxième communiqué, une réunion du Conseil des ministres mercredi à 9h, pour discuter de ce sujet.
Deux pénalistes de renom, Emmanuel Daoud et Pascal Beauvais, avaient été choisis en mars dernier par la cheffe du Contentieux de l’Etat Hélène Iskandar, pour représenter le Liban dans l'affaire Salamé en France. Ces avocats ont consenti à offrir leurs services à titre gratuit, et ont conclu début avril des contrats avec le ministre de la Justice, qui les a aussitôt transmis au Conseil des ministres pour les valider par décret.
Réuni vendredi dernier en présence de 17 de ses membres seulement, en raison du boycott de certains partis politiques qui estiment que ces réunions sont anticonstitutionnelles en période de vacance présidentielle, le Conseil des ministres avait décidé de reconsidérer ce choix d’avocats, et de charger le ministre Khoury, un proche du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), qui était absent de la réunion, de présenter de nouveaux noms. Motif invoqué dans le procès-verbal de la réunion du gouvernement, que L'Orient-Le Jour a consulté : l’un des deux pénalistes serait lié à une organisation "soupçonnée de véhiculer des idées sionistes".
Cette décision a provoqué un tollé au Liban. Le ministre sortant de la Justice a prévu d'organiser une conférence de presse mardi à midi, pour "révéler la vérité, documents à l'appui", sur la question de "la désignation des avocats français en vue de restituer l'argent de l'Etat libanais", selon ses propos.
Ministres "pas convaincus"
"Après discussion (lors du Conseil des ministres de vendredi), les ministres n'ont pas été convaincus par les noms que vous avez présentés, en l'absence d'informations claires à leur sujet, surtout que vous n'avez pas assisté à cette réunion. Nous avons donc décidé de vous charger de suggérer de nouveaux noms, le plus vite possible", indique la circulaire publiée lundi par le gouvernement.
"Le Premier ministre vous informe qu'il compte appeler à une réunion urgente du Conseil des ministres avec un seul point à l'ordre du jour portant sur l'accord de la désignation d'avocats français pour aider la cheffe du Contentieux dans la plainte présentée par la France (..) Il vous invite à assister à cette réunion".
Ce n'est que dans un second communiqué que la date exacte du Conseil des ministres a été annoncée.
Ciblé par plusieurs enquêtes au Liban et en Europe concernant la façon dont il s’est constitué un riche patrimoine immobilier, le gouverneur de la BDL est sous le coup d'une notice rouge d'Interpol consécutive à un mandat d'arrêt international émis par la justice française. De plus, le Liban a été informé verbalement par l'Allemagne mardi dernier d'un mandat d'arrêt contre Riad Salamé "pour corruption, faux et usage de faux, blanchiment d'argent et détournement de fonds", selon l'agence Reuters.
Le gouvernement sortant de Nagib Mikati a appelé lundi le ministre de la Justice, Henri Khoury, à proposer de nouveaux avocats pour représenter les intérêts du Liban sur la saisie préventive décidée par la justice française des biens en France du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, poursuivi pour soupçons de corruption. Dans un communiqué publié lundi matin et...
commentaires (7)
L’OLJ, vous devriez avoir honte de la censure exercée par vos modérateurs. Le trois quart des commentaires sont censurés et ça n’est pas pour flatter votre apologie de la liberté d’expression que vous vantez à coups d’articles et d’éditos. Je suis, on ne peut plu déçue de votre politique de modération. Comme si les libanais n’avaient pas leurs lots de dictateurs pour les museler, ainsi vous cédez a l’auto-censure qui s’avère plus grave et plus dangereuse que celle imposée puisque vous l’appliquez avec acharnement au grand dam des lecteurs libres qui ont cru et ce, vous pour satisfaire les fossoyeurs de votre pays. Si vous êtes pour la censure modérée alors interdisez-vous la publication des articles provocateurs pour faire la balance et ainsi être équitable. Ceci me semble la meilleure solution pour satisfaire tout le monde. Ah j’oublie, vous êtes censé être un journal d’informations neutre et objectif.
Sissi zayyat
13 h 05, le 30 mai 2023