Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt se retire de la présidence du parti ainsi que de l'actuel comité de direction, a annoncé jeudi le PSP dans un communiqué.
Walid Joumblatt avait accédé à la tête du parti en 1977, suite à l'assassinat de Kamal Joumblatt, deux ans après le début de la guerre civile libanaise (1975-1990). Il a occupé cette fonction sans interruption depuis cette date.
"M. Joumblatt a appelé à la tenue d'une réunion générale électorale le 25 juin et a chargé le secrétariat général d'achever les préparatifs nécessaires conformément aux règles et aux mécanismes adéquats, et de publier des circulaires relatives aux dates d'acceptation des demandes d'investiture (pour les futurs candidats)", indique le communiqué.
Le communiqué indique également que M. Joumblatt a demandé au secrétariat général du parti d'annoncer "la date limite de retrait, toutes les conditions liées au processus électoral, et de préparer une liste de membres à inviter à la conférence générale et de leur envoyer des invitations" en ce sens.
Timing "personnel"
Interrogé par L'Orient Today sur cette annonce, le député joumblattiste Bilal Abdallah a indiqué que le timing de la décision de Walid Joumblatt est "personnel". Il a souligné que la hiérarchie du PSP "n'est pas étonnée, vu qu'il avait annoncé ses intentions il y a plusieurs années". Mais "les événements rapides de ces dernières années, qu'il s'agisse de la pandémie de Covid-19 ou de l'effondrement financier, ont retardé cette décision".
En mars 2017, à l'occasion du quarantième anniversaire de la mort de Kamal Joumblatt, père de Walid et fondateur du PSP, le chef du parti avait symboliquement posé sur les épaules de son fils Teymour, devant la foule présente à Moukhtara, la "keffieh" à damiers noirs et blancs, le désignant ainsi comme son successeur. Par la suite, c'est Teymour qui s'est présenté aux élections parlementaires de 2018 et 2022 et dirige, depuis six ans, le groupe parlementaire du parti.
Walid Joumblatt "a poussé ces dernières années pour des réformes à l'intérieur du parti. Il a amené de nouveaux visages, a renforcé le rôle des femmes et s'est concentré sur la jeunesse, pour assurer la continuité du PSP", a encore indiqué M. Abdallah, estimant que la mise en retrait du leader druze intervient donc dans cette perspective. Le député a refusé de donner plus d'informations concernant le processus électoral devant mener à la succession du chef du PSP.
"Sortir de la politique"
Une source proche du leader druze a confié qu'avec cette mise en retrait, envisagée à plusieurs reprises ces dernières années, il souhaite "sortir de la politique et passer le flambeau à la jeune génération. Il s'agit aussi d'une manière de se mettre à l'écart des polémiques actuelles concernant la présidence, en remettant la prise de décision à Teymour Joumblatt".
Cette intention de donner à son fils le dernier mot sur les dossiers politiques avait été évoquée à plusieurs reprises ces dernières années par le chef druze, qui avait d'ailleurs laissé à Teymour le soin l'année dernière de prononcer le discours marquant la commémoration de l'assassinat de Kamal Joumblatt devant une foule de partisans. Début mai, après une rencontre à Aïn el-Tiné avec le président de la Chambre Nabih Berry, il avait également déclaré, en réponse à des questions politiques, que "l'avenir est à Teymour".
La décision du leader druze intervient alors que les tractations battent leur plein pour l'élection d'un nouveau chef d'Etat au Liban. Dans une interview accordée au quotidien al-Akhbar la semaine dernière, il avait renouvelé ses critiques à l'égard de la candidature de Sleiman Frangié, chef du mouvement Marada. Le tandem chiite Hezbollah-Amal soutient M. Frangié pour la présidence, tandis que leurs opposants, y compris le PSP, ont longtemps soutenu Michel Moawad. Ils cherchent dorénavant à trouver un consensus sur plusieurs noms, auprès des différentes forces politiques libanaises.
Selon la même source proche du chef du PSP, c'est la première fois depuis plusieurs générations qu'un Joumblatt laisse la place de zaïm de la communauté druze, de son vivant, à son successeur. "Avant lui, ils sont tous restés jusqu'à ce qu'ils se fassent tuer", ajoute-t-elle, rappelant que cela s'était passé avec le père, le grand-père et l'arrière-grand-père de Walid Joumblatt. La retraite politique devrait aussi permettre à M. Joumblatt, selon cette personne qui lui est proche, d'"avoir du temps pour écrire ses Mémoires en français".
LOL, ils vont designer Taymour et l'affaire est conclue. Le reste ce n'est que de la comédie de bas niveau.
10 h 33, le 26 mai 2023