
Capture d'écran de la fiche descriptive de Riad Salamé sur la liste des notices rouges publiée sur le site d'Interpol.
Le Liban a reçu une notice rouge d'Interpol à la suite du mandat d'arrêt international lancé le 16 mai par la justice française à l'encontre du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, pour soupçons de corruption. L'information a été confirmée vendredi matin à L'Orient Today par le bureau de presse du ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui.
"Le ministre a reçu la notice rouge d'Interpol ce matin et l'a transférée aux autorités judiciaires libanaises", a confirmé une porte-parole de M. Maoulaoui.
La démission de Salamé est "nécessaire"
Dans des déclarations vendredi à l'agence Reuters, M. Maoulaoui a affirmé que la notice rouge d'Interpol avait été émise mercredi et que le ministère libanais de la Justice l'avait reçue le lendemain matin. "Nous ferons tout ce que le pouvoir judiciaire nous dira de faire", a affirmé le responsable. Il a ajouté qu'il pensait qu'il était "nécessaire" que M. Salamé démissionne.
Le ministre sortant a également indiqué que la question devait être examinée lors d'une réunion consultative du cabinet lundi, mais qu'elle faisait déjà partie des discussions entre les principaux dirigeants du pays. "La question fait l'objet de discussions sérieuses", a assuré M. Maoulaoui.
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le parquet général près la Cour de cassation a reçu la notice rouge d'Interpol et le procureur général Ghassan Oueidate "a commencé à étudier cette notice et doit fixer une date pour auditionner Riad Salamé la semaine prochaine en vue de prendre les mesures judiciaires à ce sujet".
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Me Abdo Ghossoub, expert en droit international, rappelle que "la notice rouge est un avis de recherche international publié sur base d’un mandat d’arrêt. Par ce moyen, Interpol demande aux autorités de police des pays du monde de localiser une personne en vue de l’arrêter."
"Beaucoup croient à tort que lorsqu’il s’agit d’un mandat d’arrêt, la notice rouge porte sur une demande d’extradition. Or seul un jugement peut fonder une telle demande. En l’espèce, ce qui est requis est seulement d’exécuter le mandat d'arrêt", ajoute l'expert.
Après la publication de la décision de la juge française Aude Buresi à l'encontre de M. Salamé, le ministre sortant de l'Intérieur avait affirmé mardi que le gouverneur ne peut pas être arrêté ni poursuivi au Liban si Interpol n'émet pas un mandat d'arrêt (une notice rouge). De son côté, un avocat de l'une des associations portées parties civiles dans les procédures en France avait estimé que, M. Salamé étant désormais "dans une position de fugitif", il n'était pas en mesure de faire appel du mandat d'arrêt, et qu'il ne récupérerait ce droit que lorsqu'il serait en état d'arrestation.
M. Salamé fait l’objet de plusieurs enquêtes au Liban et en Europe, où il est soupçonné de s’être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics.
Jeudi, le vice-président du gouvernement sortant, Saadé Chami, a appelé à la démission du patron de la BDL. Avec ces propos, M. Chami devient le plus haut responsable libanais à appeler à la démission du gouverneur. Le même jour, dix députés indépendants et issus de la contestation ont demandé que le gouverneur soit "destitué de son poste le plus rapidement possible".
Jeudi également, Riad Salamé a affirmé dans un entretien à la chaîne panarabe al-Hadath qu’il démissionnerait "si un jugement est rendu" à son encontre, mais qu’il quitterait ses fonctions à la fin de son mandat le 31 juillet.
Le Liban a reçu une notice rouge d'Interpol à la suite du mandat d'arrêt international lancé le 16 mai par la justice française à l'encontre du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, pour soupçons de corruption. L'information a été confirmée vendredi matin à L'Orient Today par le bureau de presse du ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui."Le...
commentaires (8)
Ne le jugez pas plus qu'il ne mérite. Pour l'instant il est le dindon de la farce. Le jour viendra ou la boite de pandore va s'ouvrir et nous connaîtrons alors les dessous de toutes les affaires. C'est pour bientôt. A mon avis nous devons prier que ce monsieur reste vivant pour raconter tout ce qu'il sait. S'il est jugé, il sera extradé et je doute que le Hezbollah, Berri, Hariri, Aoun, Joumblatt et tous les autres, pour ne nommer qu'eux, le veulent vivant et entre les mains de la justice occidentale. Sur ce, il vaut mieux attendre et voir comment les choses vont se développer. Personne ne sait ce qui s'est passé et les attaques contre le dirigeant de la BDL sont orchestré pour dévier l'attention des vrais responsables. Si Salamé arrive a fuir le Liban il sera en sécurité et pourra délier sa langue, sinon et a mon avis, il est en danger de mort. C'est exactement ce qui s'est passe avec Hobeika lorsqu'il a décidé de tout balancer sur le massacre de Sabra et Chatila.
Pierre Christo Hadjigeorgiou
15 h 20, le 22 mai 2023