Un drapeau du Qatar brandi par un supporter de Manchester United en amont de la rencontre entre les Red Devils et Wolverhampton, dimanche dernier dans les tribunes d’Old Trafford. Carl Recine/Reuters
Le duel pour le rachat du monument du football anglais est encore loin d’avoir rendu son verdict. Alors que Jim Ratcliffe, le PDG du géant pétrochimique britannique Ineos, semblait tenir la corde ces derniers jours et faisait figure de grand favori pour devenir le futur propriétaire du club mancunien, le cheikh Jassem ben Hamad al-Thani est encore loin d’avoir abdiqué.
Comme annoncé par plusieurs médias britanniques cette semaine, ce dernier a revu son offre à la hausse et propose désormais la modique somme de 6,1 milliards de dollars pour prendre les rênes de Manchester United.
100 % des parts
D’après les informations du Times et du Daily Mail, il s’agirait de l’offre finale du président de la Qatar Islamic Bank, qui espère grâce à cette surenchère acquérir la totalité des parts du club anglais, toujours détenu par la famille Glazer depuis 18 ans.
Si elle venait à se concrétiser, cette transaction ferait de « ManU » la franchise sportive la plus chère de l’histoire, dépassant ainsi les sommes atteintes lors du rachat du club londonien de Chelsea, devenu l’été dernier propriété de l’homme d’affaires américain Todd Boehly contre 5 milliards de dollars.
Cette nouvelle offre constitue en tout cas un énième rebondissement dans le feuilleton entourant la vente de l’actuel 4e de Premier League. Jusqu’ici, la proposition de Ratcliffe, formulée à l’occasion d’un troisième tour d’enchères fin avril, était l’option privilégiée par les actuels propriétaires dans la mesure où ils conserveraient 20 % des parts. De quoi permettre aux coprésidents Avram et Joel Glazer de rester impliqués dans la gestion du club, une perspective très impopulaire parmi les fans des Red Devils.
Mais cette nouvelle offre du cheikh Jassem, équivalente à celle de son rival britannique, est accompagnée de déclarations d’intention qui pourraient bien faire pencher la balance en faveur du camp qatari.
Car en plus du rachat de 100 % des parts, ce dernier promet également d’éponger les dettes abyssales accumulées par le club mancunien, estimées à 700 millions de dollars. Ce à quoi viendraient s’ajouter des promesses d’investissements conséquents sur le prochain marché des transferts, ainsi que sur de potentiels travaux pour améliorer la capacité de l’enceinte mythique d’Old Trafford.
Des Glazer toujours aussi gourmands
Mais les Glazer espèrent toujours tirer plus de 7 milliards de dollars de la vente, et avaient laissé entendre qu’ils pourraient finalement ne pas se retirer si les offres n’atteignaient pas cette barre. Reste également à savoir si le PDG d’Ineos compte revoir son offre à la hausse à la lumière de cette nouvelle tentative qatarie de rafler la mise.
En attendant, les Red Devils sont toujours installés dans les quatre premières places du championnat, qualificatives pour le Ligue des champions. Quatrièmes avec seulement une unité d’avance sur Liverpool (mais un match de plus à jouer), ils joueront très gros sur les trois derniers matchs qu’ils disputeront d’ici au terme de la saison. À commencer par un déplacement sur la pelouse de Bournemouth, 14e, ce samedi, primordial dans la course à la C1.
Car rien ne dit qu’une non-qualification surprise des hommes d’Erik ten Hag pour la prochaine « Coupe aux grandes oreilles » ne pourrait sérieusement mettre à mal le bon déroulement des négociations et freiner les ardeurs des deux repreneurs potentiels.