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Geagea critique les propositions de Nasrallah sur la succession de Riad Salamé et la normalisation avec Assad


Geagea critique les propositions de Nasrallah sur la succession de Riad Salamé et la normalisation avec Assad

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea. Photo d'archives Ani

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a répondu au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et critiqué plusieurs de ses propositions, notamment son appel la veille à normaliser les relations entre le Liban et la Syrie et le fait qu'il a mentionné à mi-mot l'éventualité, pour la première fois, que le vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Wassim Mansouri, un chiite, succède à Riad Salamé, dont le mandat prend fin en juillet. 

"Un cabinet chargé d'expédier les affaires courantes n'a pas le droit d'effectuer des nominations ni de se réunir, sauf pour des affaires urgentes. Mais vu que la fin du mandat du gouverneur de la BDL approche, et qu'il est poursuivi en justice (dans le cadre de plusieurs enquêtes locales et internationales, ndlr), il est urgent que le gouvernement nomme un nouveau gouverneur", a plaidé le chef des FL. Selon lui, "tout changement au niveau de la banque centrale peut améliorer la situation de tout Libanais". "Les administrations publiques peuvent expédier les affaires courantes, mais la banque centrale ne peut pas le faire. Elle doit exercer pleinement son rôle", a-t-il estimé.

Dans son discours de vendredi, M. Nasrallah avait estimé que, tant que dure la vacance présidentielle, il ne pourra pas y avoir de prorogation du mandat de Riad Salamé, ni de nomination officielle d'un successeur, laissant entendre qu'il faudrait, comme cela avait été le cas avec la direction de la Sûreté générale, que le vice-gouverneur actuel prenne la tête par intérim de la banque centrale.

Jusqu'à présent, le tandem chiite Amal-Hezbollah démentait vouloir qu'un responsable de leur communauté soit maintenu à titre intérimaire à la tête de la BDL. L'appel du Hezbollah intervient après que le général Élias Baïssari, un maronite, a été chargé d'assurer la direction par intérim de la Sûreté générale, prenant ainsi la succession du général Abbas Ibrahim, un chiite, qui avait atteint début mars l'âge de la retraite.

La Syrie et le rapatriement des réfugiés
M. Geagea est revenu, par ailleurs, sur l'appel lancé par le Hezbollah au gouvernement sortant à normaliser les relations du Liban avec la Syrie, et à former une délégation ministérielle et sécuritaire qui se rendrait à Damas afin de discuter du rapatriement des réfugiés syriens.

"Hassan Nasrallah ne prend pas en considération les faits, et propose une solution qui ne l'est pas afin de prouver la légitimité du régime Assad en demandant au gouvernement sortant de normaliser les relations politiques avec la Syrie", a fustigé le leader chrétien. Revenant sur l'appel à négocier avec Damas, il a rappelé : "Nous avons essayé cela à plusieurs niveaux, dont le niveau gouvernemental, mais ça n'a pas donné de résultats".
En août dernier, le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine s'était notamment rendu à Damas pour y discuter d'un plan de rapatriement qui, plusieurs mois plus tard, n'a pas porté de fruits.

Pour le chef des FL, "la question des réfugiés est une décision souveraine libanaise". Les Syriens vivant au Liban "doivent être classés en fonction de ceux qui peuvent rester au Liban et ceux qui doivent être rapatriés. Il est de la responsabilité du gouvernement, dont le Hezbollah fait partie, de prendre la décision de leur rapatriement", a-t-il poursuivi. M. Geagea a enfin estimé que le président "Bachar el-Assad ne veut pas du rapatriement des réfugiés syriens pour des considérations stratégiques, démographiques et politiques".

Le gouvernement libanais a dernièrement renforcé les mesures à l'égard des réfugiés syriens et appelé à leur rapatriement. Il a demandé fin avril au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de lui communiquer les informations dont il dispose sur les réfugiés, après l'arrêt de l'enregistrement des statistiques les concernant depuis 2015. Une délégation ministérielle doit, dans ce cadre, se rendre en Syrie pour discuter de leur rapatriement, mais aucune visite n'a encore été annoncée. 

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a répondu au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et critiqué plusieurs de ses propositions, notamment son appel la veille à normaliser les relations entre le Liban et la Syrie et le fait qu'il a mentionné à mi-mot l'éventualité, pour la première fois, que le vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Wassim Mansouri, un...