Ghada Aoun engage des poursuites contre la BankMed

La procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a engagé des poursuites contre la BankMed pour soupçons de blanchiment d'argent, a annoncé mardi le collectif d'avocats "Le peuple veut la réforme du régime".

Ces mesures ont été prises à l'encontre de la présidente du conseil d’administration de la BankMed, Raya el-Hassan, mais aussi de tout membre de ce conseil ou auditeur dont l'enquête prouverait l'implication. La magistrate a déféré le dossier au premier juge d'instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour. Les poursuites ont été engagées à la suite d'une plainte déposée par le collectif "Le peuple veut la réforme du régime" contre plusieurs banques, dont la BankMed, pour enrichissement illicite, blanchiment d'argent et autres crimes financiers.

Selon une haute source judiciaire, la magistrate a dernièrement engagé des poursuites contre la Société générale de banque au Liban (SGBL) et la banque Audi après que ces établissements ont refusé de lever le secret bancaire sur les comptes de leurs PDG et membres du conseil d'administration à sa demande.

Ghada Aoun a été démise de ses fonctions par le conseil disciplinaire des juges jeudi. Mais la magistrate a interjeté appel de la décision devant la Commission judiciaire supérieure de discipline. En attendant le verdict de l’instance de second degré, elle peut poursuivre son travail, son recours produisant un effet suspensif de la décision de destitution. Aucun délai n’est prévu par la loi pour le prononcé du verdict. 

Depuis le début de la crise économique, la procureure Aoun a engagé des poursuites contre plusieurs établissements bancaires, alors qu'un bras de fer oppose certains magistrats au secteur bancaire qui a imposé des restrictions informelles sur l’accès des déposants à leurs fonds en devises, sans loi de contrôle des capitaux.