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Tant qu'ils font l'objet d'une entente interne, Riyad n'opposera pas de véto contre les candidats à la présidentielle

Tant qu'ils font l'objet d'une entente interne, Riyad n'opposera pas de véto contre les candidats à la présidentielle

L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban Walid Boukhari (g), lors d'une rencontre avec le patriarche maronite Béchara Raï, à Bkerké, le 4 mai 2023. Photo ANI

L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban Walid Boukhari s'est rendu jeudi à Bkerké pour une rencontre avec le patriarche maronite Béchara Raï, dans la continuité d'une tournée entamée mercredi auprès de plusieurs responsables politiques pour discuter de l'échéance présidentielle, a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Depuis Bkerké, M. Boukhari a réitéré l'attachement du royaume wahhabite à l'élection d'un président choisi loin des influences extérieures au Liban, assurant que Riyad n'oppose pas de veto contre de potentiels candidats tant qu'ils font l'objet d'une entente interne, selon des propos rapportés par le responsable de la communication du patriarcat maronite Walid Ghayyad.

"Le royaume considère que l'échéance présidentielle est une affaire politique interne et que les choix politiques doivent s'effectuer à Beyrouth. Il n'a aucune objection à l'encontre de n'importe quel candidat qui obtiendra la confiance des Libanais", a rapporté M. Ghayyad, dans un communiqué publié par l'ANI. Selon le porte-parole de Bkerké, "le royaume est attentif au fait de ne pas être accusé de bloquer la présidentielle. Il n'oppose pas de veto aux candidats, ne soutient pas un candidat en particulier et refuse d'être entraîné dans les affaires internes libanaises".

Coordination des partis de l'opposition
Le diplomate s'est par la suite entretenu avec le leader des Kataëb, Samy Gemayel. "Nous refusons d'élire un candidat affilié au Hezbollah", a affirmé M. Gemayel à l'issue de la réunion. Avant d'ajouter : "Il ne s'agit pas de remplacer Sleiman Frangié par une autre personne affiliée au même axe. L'affaire est liée à un choix politique et non pas une personne". Le chef des Kataëb a également souligné la nécessité que "les partis de l'opposition se coordonnent davantage". "Aujourd'hui, nous continuons à nous coordonner et à établir une stratégie commune pour la période à venir"", notant qu'il est possible de "s'entendre sur un autre candidat et de mener la bataille" pour qu'il se fasse élire. "Il est inacceptable qu'ils maintiennent l'équation +leur candidat ou le vide+ et poussent la France et d'autres pays à faire pression pour que leur candidat soit élu", a enfin critiqué M. Gemayel, dans une pique au tandem chiite Amal-Hezbollah.

Le Liban est en proie à une impasse politique depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022. Le Parlement n'a toujours pas réussi à élire un nouveau chef de l'Etat, faute de consensus politique. Mercredi, l'ambassadeur saoudien s'est rendu à Meerab chez le chef des Forces libanaises Samir Geagea, allié chrétien du royaume wahhabite, affirmant à l'issue de cette rencontre que "la présidentielle est une affaire souveraine libanaise". Il a également été reçu par le président du Parlement Nabih Berry à Aïn el-Tiné ainsi que par la plus haute instance sunnite au Liban, le mufti de la République Abdellatif Deriane. Walid Boukhari a insisté lors de ces entretiens sur la nécessité d'accélérer l'élection d'un chef de l'Etat.

Une tournée au cours de laquelle l'ambassadeur a semblé montrer un changement de posture de son pays quant à l'échéance présidentielle. Après avoir officieusement rejeté la candidature de Sleiman Frangié, qui est soutenu par le Hezbollah et ses alliés, l'Arabie semble opter pour une détente en jetant la balle dans le camp des Libanais, et surtout de l'opposition, pour que les composantes de celle-ci fassent elles-mêmes blocage face à une éventuelle élection du chef des Marada ou s'entendent sur sa candidature. 

Ce changement de posture intervient sur fond de grands changements géo-politiques au Moyen-Orient, alors que l'Arabie saoudite et l'Iran ont normalisé leurs relations et qu'une ouverture a été amorcée entre les pays arabes et la Syrie. 

Le Liban est en proie à une double vacance de l'Exécutif depuis six mois, faute de consensus sur un candidat comme c'est de coutume dans le pays. Si le tandem chiite Amal-Hezbollah a dernièrement officialisé son soutien au leader des Marada Sleiman Frangié, le camp de l'opposition demeure pour sa part divisé. Soutenu par une partie de l'opposition, Michel Moawad n'a pas obtenu de son côté assez de voix lors des onze séances parlementaires tenues depuis la fin du mandat Aoun.

L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban Walid Boukhari s'est rendu jeudi à Bkerké pour une rencontre avec le patriarche maronite Béchara Raï, dans la continuité d'une tournée entamée mercredi auprès de plusieurs responsables politiques pour discuter de l'échéance présidentielle, a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Depuis Bkerké, M. Boukhari a réitéré...