Le chef de l’Église maronite, Béchara Raï, s’est indigné de la tenue d’une séance législative mardi pour décider du sort des élections municipales, alors que les députés ne se sont plus réunis depuis plusieurs mois pour élire un président de la République, dénonçant "l'absurdité" des prétextes avancés sur ces deux dossiers.
Ce reproche a été également formulé par le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, l'archevêque Elias Audi, qui a estimé, dans son homélie à l'occasion du dimanche des Pâques orthodoxes, que le Parlement a failli à plusieurs de ses responsabilités, dont celle qui lui incombe d'élire un chef de l'Etat, la charge étant vacante depuis le départ de Michel Aoun en octobre dernier.
Dans son homélie dimanche à Bkerké, le cardinal Raï s'est adressé aux députés : "Comment pouvez-vous refuser de vous réunir pour élire un président, perpétuant ainsi la vacance présidentielle, alors que vous vous réunissez et assurez le quorum pour reporter une autre échéance constitutionnelle et démocratique, les élections municipales et celle des mokhtars ? Vous vous moquez du peuple et de la Constitution et renouvelez des mandats qui ont expiré", a-t-il critiqué en évoquant la "raison absurde" de cette décision : le fait qu'il n'y a pas de fonds pour en couvrir les frais.
Le chef du Parlement, Nabih Berry, a programmé une réunion législative pour le mardi 18 avril, durant laquelle les députés seront appelés à voter le report des élections municipales, quelques heures avant un Conseil des ministres consacré notamment au financement du scrutin. Ces deux réunions ont été convoquées alors que le législatif et l'exécutif se renvoient la balle pour prendre une décision sur le financement ou le report de cette échéance.
Le patriarche a encore critiqué "l'absurdité" du blocage de la présidentielle en attendant un "accord sur un candidat". "Où étiez-vous, groupes parlementaires, pendant les six années du mandat précédent ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas entendus avant sur un candidat", a-t-il demandé.
"Avec ces absurdités, vous avez clairement fait savoir que vous n'êtes pas dignes de la responsabilité qui vous a été confiée et, malgré tout, vous confisquez cette responsabilité, au prix de la destruction de l'Etat, de l'appauvrissement et de la mort des gens". "N'est-ce pas là une trahison de la confiance que le peuple vous a accordée?", a ajouté le dignitaire religieux.
Mgr Raï a encore souligné que la "légèreté" avec laquelle est prise la décision de reporter le scrutin municipal s'oppose au "sérieux" du travail du ministère de l'Intérieur pour le préparer, rappelant que le ministre sortant, Bassam Maoulaoui, avait déjà demandé au gouvernement en janvier dernier de trouver les fonds nécessaires.
Lors de sa rencontre avec le patriarche maronite jeudi, le ministre avait discuté de l'importance de l'élection présidentielle et dénoncé une "volonté politique" de reporter l'échéance municipale.
Le patriarche a condamné, par ailleurs, les violences policières israéliennes subies par les chrétiens célébrant la Pâque orthodoxe et les prières du Ramadan dans les lieux saints à Jérusalem.
La police israélienne était intervenue dans la nuit du 12 avril dans la mosquée al-Aqsa pour en déloger des fidèles qui s'y étaient barricadés et arrêté plus de 350 personnes, provoquant de vives condamnations. Samedi, elle avait imposé des restrictions aux pratiquants souhaitant se rendre au Saint-Sépulcre pour les célébrations du "feu sacré" pascal.
Mgr Audi pour des vraies réformes
De son côté, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, l'archevêque Elias Audi, a également critiqué le blocage de la présidentielle, lors de la messe pascale. "Près d'un an s'est écoulé depuis l'élection des membres du Parlement, et des mois depuis le début de la vacance présidentielle qui a sévèrement entamé la confiance de la communauté internationale et des citoyens", a-t-il dénoncé.
"Les dirigeants, qui ont semé la corruption dans toutes les institutions et tous les secteurs, en particulier l'éducation, sont devenus la cause de la mort du pays et du génocide de son peuple". Et de souligner : "notre pays a besoin de renouveau, de vraies réformes qui touchent tous les secteurs, et qui nécessitent une décision politique, qui ne peut pas être prise sans président de la République". Il a encore dénoncé le fait que les députés sont "incapables d'accomplir leurs devoirs les plus simples, et en premier lieu, celui d'élire un chef de l'Etat".
- SOUS LES ORDRES DU BARBU, - LE PAYS BERRI DIRIGE, - VERS L,INCONNU, MAIS CONNU, - LE FAKIHISME IL ERIGE, - A GRANDS PAS, SOUS MAINS PRETEXTES, - AVEC MIKO POUR GAGA. - LES AUTRES, MALHEURS FUNESTES, - VOIENT, SANS BOUGER UN IOTA. ********* PRIERE PUBLIER.
19 h 46, le 17 avril 2023