Évêques d'Alep enlevés en 2013 : Ibrahim assure poursuivre sa mission de médiation

L'ancien patron de la Sûreté générale libanaise Abbas Ibrahim, parti à la retraite début mars, a assuré jeudi à L'Orient-Le Jour qu'il allait poursuivre son travail de médiation dans le cadre du dossier de deux évêques enlevés à Alep en 2013. L’évêque grec-orthodoxe d’Alep, Boulos Yazigi, et Youhanna Ibrahim, le métropolite syriaque orthodoxe de la même ville avaient été kidnappés le 22 avril 2013, à Alep, alors qu'ils tentaient de mener une médiation pour faire libérer deux prêtres enlevés par des groupes rebelles plusieurs mois auparavant. 

Abbas Ibrahim, qui avait commencé à suivre cette affaire alors qu'il dirigeait la SG pour tenter d'obtenir la libération des deux religieux, a pris part jeudi à une cérémonie organisée par les communautés orthodoxe et syriaque à l'occasion du 10e anniversaire de leur enlèvement. "La dernière fois que nous avons eu des nouvelles des évêques, c'était il y a un an", a révélé Abbas Ibrahim à notre journal. Il a par ailleurs refusé de révéler le contenu des informations obtenues. 

"Permettez-moi de ne pas révéler toutes les informations dont je dispose car le silence est ce qui permettra de libérer les évêques kidnappés et de les ramener sains et saufs", a-t-il ensuite déclaré lors de la rencontre tenue en hommage aux deux religieux. L'ancien directeur de la SG a assuré la reprise de son travail sur ce dossier, pour répondre à "un devoir humanitaire et national". 

Abbas Ibrahim a par ailleurs révélé la création d'un comité de suivi, composé de lui-même, ainsi que de Marwan Bou Fadel et Habib Frem, qui représentent respectivement la Rencontre orthodoxe et la Ligue syriaque. 

De nombreuses informations contradictoires ont circulé ces dernières années concernant le sort des deux évêques. En 2021, une enquête réalisée par une équipe conduite par Mansour Salib, chercheur syrien résidant aux États-Unis, et diffusée au travers de la plateforme numérique medium.com, un nouveau réseau social lié à Twitter, avait indiqué que les deux hommes auraient été tués en décembre 2016, soit trois ans après leur enlèvement, par des islamistes de Nour al-Din al-Zenki, un groupe indépendant impliqué dans le conflit syrien.