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Lifestyle - Loisirs

La pole dance, ce sport qui rassemble

La pole dance, dans l’imaginaire collectif encore souvent associée au strip-tease, est un sport dont l’élément central est une barre métallique autour de laquelle les corps se torsionnent pour effectuer des figures en tout genre. Cette discipline est pour beaucoup une thérapie. Une manière de se reconnecter à son corps et à ses sens.

La pole dance, ce sport qui rassemble

L’équipe des professeurs de Pole Fit Lebanon, première école de pole dance au Liban. Photo DR

Dans le quartier branché de Mar Mikhaël, blotti dans une impasse, le comptoir d’une salle de sport apparaît derrière les baies vitrées. L’enseigne indique Athletes Anonymous. Un « bonjour » jovial et les échanges avec la réceptionniste sont lancés – les réservations pour le cours de pole dance se font via une application ou sur WhatsApp. Après de brèves explications, les quelques marches d’escalier mènent vers le temple du sport qui regroupe de nombreuses activités. C’est au sous-sol que la dizaine de barres métalliques ont été installées. Il faudra se rappeler les bases des cours de sciences pour savoir dans quel vestiaire se rendre, puisque seuls les chromosomes sont indiqués sur les portes !

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Ce jeudi matin de mars, l’impatience des inconditionnelles les mène immédiatement à la salle où les cours sont dispensés par l’équipe des professeurs de Pole Fit Lebanon, première école de pole dance au Liban. Trois élèves patientent déjà sur leur tapis, toutes emmitouflées dans des pulls et joggings en attendant leur cours, sauf une, Maria. Cette jeune Libanaise d’une vingtaine d’années, vêtue de son body noir, réalise déjà certaines figures. Les discussions vont bon train en attendant Rita, la professeur. « Hi girls ! » lance cette dernière en arrivant, avec un dynamisme qui donne un avant-goût du cours. Musique branchée aux baffles et tapis sous les pieds, l’échauffement commence tout en rythme. Les sweats et autres accessoires d’hiver laissent rapidement place aux tenues de pole dance, à savoir des vêtements plus légers laissant visible la partie majeure de la peau. La température dans la salle augmente, le nombre d’élèves aussi. Les retardataires rejoignent le groupe en essayant de se raccrocher au tempo de l’échauffement. « Chaque professeur à sa ou ses spécialités. Moi, je n’aime pas enseigner le statique. Durant mes cours, je pratique toujours des flows en spin (lorsque la barre tourne sur elle-même) », nous explique Rita. L’ambiance est à l’entraide : lorsque l’une des élèves comprend clairement la figure, elle n’hésite pas à éclairer les autres sur les mouvements à suivre. Ces cours collectifs rassemblent des personnes de tous horizons, leur point commun, c’est l’envie de se dépasser et de développer des compétences sportives et artistiques.

Du bonheur

« Ici, c’est ma zone de confort, ma safe place. Je ne me sens pas jugée. La pole dance me fait me sentir sexy et en forme, le tout en ayant du bon temps. J’ai toujours voulu faire de la pole dance, je me suis enfin lancée il y a un an », confie fièrement Karen. C’est ce même sentiment de fierté qui se lit sur les visages lorsqu’une figure ou un flow est réussi. Les cris de joie et les encouragements se font entendre dans la salle : « Yes, yes you did it ! » un « tu as réussi à le faire ! » enthousiaste qui résonne joyeusement dans le studio. Les minutes passent et Rita slalome entre les élèves pour mieux leur venir en aide et les guider dans leurs mouvements. Les discussions aussi vont bon train. Le sujet du jour : le nouveau grip, ce liquide qui doit être appliqué sur les mains pour éviter de glisser sur la barre. Aucune solution miracle, mais une étude comparative par les élèves permet à Laura, la créatrice du studio, de savoir lesquels mettre en vente. Le rythme du cours passe à une vitesse éclair, sans grande inquiétude pour Maria qui prend deux cours par semaine. « J’ai commencé la pole dance en novembre 2021 et depuis, je la pratique deux fois par semaine. Mon entourage m’encourage, ils ont compris qu’il s’agissait d’un sport et que, malgré ce qu’on pourrait croire, il n’est pas facile… Il faut de la force. Peut-être que si j’avais commencé en 2018 ou 2019, les réactions auraient été différentes, mais maintenant tout le monde l’accepte. » Les cours ne désemplissent pas. La pole dance comme discipline sportive s’est fait une place au Liban et le nombre d’adeptes croît jour après jour. Et comme Laura Ayoub, fondatrice de Pole Fit Lebanon, l’affirmait déjà à L’Orient-Le-Jour en 2016 : « On peut la considérer comme un sport à part entière, tout comme le foot ou le tennis, qui possède ses catégories, ses championnats internationaux et ses critères. » De nombreux cours sont proposés pour tous les niveaux et accessible à tous. Cette activité n’est pas exclusivement réservée aux femmes, même si pour le moment elles représentent la majorité des élèves. Tout le monde est le bienvenu pour rejoindre l’aventure. Une compétition est organisée pour les adeptes le 4 juin prochain.

Pour mémoire

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