Sleiman Frangié se trouve depuis vendredi matin à Paris pour s’entretenir avec Patrick Durel, conseiller chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’Élysée, a confirmé à L’Orient-Le Jour un proche du leader des Marada. M. Frangié a reçu hier une invitation officielle pour se rendre à Paris, afin d’aborder l’élection présidentielle avec les responsables français, selon cette source. « On s’attend à ce que les Français demandent à Sleiman Frangié une série de garanties afin de convaincre l’Arabie saoudite », estime le proche de l’ancien ministre de l’Intérieur.
Sans président depuis cinq mois faute de consensus — non requis par la Constitution — autour d’un candidat, les efforts diplomatiques se multiplient ces dernières semaines pour débloquer la situation. S’il n’a pas officiellement déclaré sa candidature, Sleiman Frangié est l’un des présidentiables les plus sérieux. D’autant qu’il bénéficie de l’appui du puissant tandem Amal-Hezbollah, les leaders des deux partis chiites ayant officiellement exprimé leur soutien au zaïm du Nord.
Toutefois, l’absence d’un feu vert de l’Arabie saoudite est un obstacle majeur à son élection, puisque le Liban espère notamment obtenir un soutien financier et politique du Royaume dans les années à venir pour sortir de sa crise. Dans ce contexte, Paris propose au royaume un troc entre le poste de président de la République, qui irait à M. Frangié, et celui de Premier ministre, qui reviendrait en contrepartie à un candidat approuvé par les Saoudiens. Une proposition qui ne convainc pas Riyad pour le moment.
Dimanche, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane au sujet du dossier libanais, une dizaine de jours après la rencontre à Paris de représentants des deux pays, toujours sur le même sujet. Mais malgré ces contacts, chacun de ces deux acteurs semble camper sur ses positions.
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19 h 07, le 02 avril 2023