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Culture - Rencontre

Au MusicHall, le groove du pianiste Jacky Terrasson

Le musicien franco-américain officie avec son trio dans le centre-ville de Beyrouth, le mardi 4 avril, et lance la saison 2023 de Liban Jazz.

Au MusicHall, le groove du pianiste Jacky Terrasson

Le musicien franco-américain Jacky Terrasson est déjà venu 100 fois à Beyrouth... dans ses rêves. Photo DR

Lauréat du prix Thelonious Monk, Victoire de la musique pour le meilleur album jazz en 2020, le pianiste Jacky Terrasson a effectué des tournées mondiales avec Art Taylor et les chanteuses Diane Reeves et Dee Dee Bridgewater. Il a collaboré avec Charles Aznavour, Ry Cooder entre autres grands noms de la musique contemporaine. « Doté d’un sens quasiment inné de l’architecture sonore et du développement harmonique, il vient d’enregistrer pour le label Blue Note son 11e album éponyme, ce qui n’est pas une mince référence », remarque Karim Ghattas, codirecteur de Liban Jazz à propos de l’artiste qui a répondu aux questions de L’Orient-Le Jour.

Vous partagez votre vie entre Paris et New York et vous avez la double nationalité franco-américaine. Que vous apportent ces deux villes ?

J’aime la musique classique française (Ravel, Debussy, Fauré, Poulenc) autant que j’aime Art Blakey, Miles Davis, Coltrane, Billie Holliday, Herbie Hancock, etc...

Je pense qu’il est important qu’un musicien puisse, par sa musique, exprimer qui il est, ce qui l’a bâti et formé. Il est certain que le fait d’avoir passé ma vie dans ces deux pays, d’avoir été exposé à ces deux cultures a eu un impact sur mon expression musicale : un mélange de respect de l’histoire et de rythme très groove sans doute.

Ahmad Jamal, Bud Powell, les comparaisons vont bon train en ce qui concerne votre style de jeu. Ces musiciens légendaires vous ont-ils influencé et, si oui, en quoi ?

Il y en a bien d’autres qui m’ont influencé. Bill Evans, Mc Coy Tyner, Keith Jarrett et aussi des non-pianistes. Quand on est plus jeune, on copie les phrases et les notes et c’est après qu’on réalise qu’il faut aller plus loin et s’inspirer du fond, de l’essence et apporter cela à son propre jeu. Le feu de Bud Powell, l’éloquence de Bill Evans, le lyrisme de Chet Baker, la fragilité de Shirley Horn, il y a à prendre et à apprendre dans tout ce que les grands nous ont laissé.

À vos yeux, que représente ce que l’on désigne par l’« art du trio » ?

C’est un format que j’affectionne particulièrement car tout le monde y trouve sa place, et il y a également de la place pour le silence. L’espace à trois est très intéressant, le temps exploré à trois est aussi magique. Et pour le groove, bien sûr...

On lit souvent que votre musique est jubilatoire, euphorique, qu’elle apporte du bonheur et on le ressent en vous écoutant. D’après vous, qu’est-ce qui procure ce sentiment joyeux en vous écoutant ?

Je pense être un bon vivant, j’ai un côté hédoniste qui doit simplement paraître dans ma musique. Même si ce trait de caractère est assez flatteur. Ma musique est sentimentale, j’y explore la joie bien sûr mais aussi la mélancolie, la légèreté, les souvenirs... La technique et la démonstration n’ont de sens que si cela sert à véhiculer des émotions immédiates.

Les musiciens qui vous accompagnent sont aussi ceux avec qui vous avez enregistré l’album. Votre complicité est-elle renforcée sur scène ?

Évidemment avec le temps, nous nous connaissons musicalement tout comme dans la vie. Je pense que tout, comme dans la vraie vie, il est important, en couple, entre amis, de continuer à se développer, de mûrir, de réfléchir, de se faire confiance, de rêver, oui ! Jouer ensemble, c’est respirer ensemble. Ça n’est pas un métier, c’est la vie.

Pensiez-vous être invité à jouer à Beyrouth un jour ? Cela vous inspire-t-il quelque chose de particulier de jouer ici et comment abordez-vous ce voyage et le concert bien sûr ?

En rêve, j’ai l’impression d’y avoir été 100 fois !

En réalité, je n’ai pas assez de recul pour bien répondre mais tout le monde me dit que Beyrouth est une ville magnifique et que le public y est vraiment chaud. Je sais que les Libanais ont beaucoup enduré, en particulier ces dernières années. Si, comme vous dites, ma musique apporte du bonheur et de la joie, alors je suis heureux de partager cela de tout mon cœur !

MusicHall-Starco

Mardi 4 avril 2023 à 20h (ouverture des portes à 19h).

Lauréat du prix Thelonious Monk, Victoire de la musique pour le meilleur album jazz en 2020, le pianiste Jacky Terrasson a effectué des tournées mondiales avec Art Taylor et les chanteuses Diane Reeves et Dee Dee Bridgewater. Il a collaboré avec Charles Aznavour, Ry Cooder entre autres grands noms de la musique contemporaine. « Doté d’un sens quasiment inné de l’architecture...

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