Succès historique de l’Angleterre en Italie

Dans un stade portant le nom de l’un des pires cauchemars du football anglais, Diego Maradona, les fans britanniques ont célébré une belle victoire et le record de leur capitaine, devenu le meilleur buteur des « Three Lions » en inscrivant son 54e but sous la tunique blanche, par un vibrant God Save the King.

Un moment magique

Mais les indéfectibles supporters anglais auront tremblé jusqu’au bout et à cause d’un Argentin au passeport italien déniché par Roberto Mancini, Mateo Retegui, qui a relancé en seconde période un match jusqu’ici totalement contrôlé par les Anglais.

Inconnu en Italie avant d’être convoqué pour pallier la pénurie d’avant-centres azzurri, Retegui a redonné de la voix aux tifosi napolitains en réduisant le score puis en faisant exclure Luke Shaw (80e).

À onze contre dix, les Italiens ont cru au nul, qui aurait été plus « juste », selon le sélectionneur italien, mais n’ont fini qu’avec des regrets d’être passés à côté de leur première période.

Car Harry Kane et les Anglais avaient fait l’essentiel avant la pause pour repartir du bon pied après le Mondial 2022, conclu par le capitaine par un penalty raté contre la France en quarts de finale.

Kane a signé en fin de première période son 54e but en sélection, celui qui lui permet de devenir le buteur le plus prolifique de l’histoire de la sélection en dépassant Wayne Rooney.

Comme un clin d’œil, c’est sur penalty que l’occasion s’est présentée, après une main de Giovanni Di Lorenzo. L’attaquant de Tottenham ne s’est pas fait prier pour permettre aux siens de faire le break (2-0, 44e).

« Cela devait être un penalty... Ça a été une énorme émotion, un moment magique », a témoigné le « roi » Kane. « C’est un cap incroyable, même si sa carrière est encore longue », a souligné son sélectionneur Gareth Southgate.

Hommage à Vialli

L’Angleterre, sans forcer, avait pris les devants dès le premier quart d’heure sur une frappe en force de Declan Rice sur un corner (13e).

À 2-0, l’affaire semblait pliée, tant l’Italie avait été surclassée, bien loin de l’équipe sacrée championne d’Europe en 2021 dans l’antre des Anglais à Wembley. Mais c’était compter sans Retegui.Mancini est allé au bout de son pari en titularisant l’attaquant du Club Atlético Tigre, actuellement meilleur buteur du championnat argentin, qui peut jouer pour l’Italie grâce à un grand-père né en Sicile.

L’attaquant de 23 ans, dans lequel Mancini voit un nouveau Gabriel Batistuta, a d’abord peiné à trouver sa place. Il a aussi manqué de précision sur ses premiers ballons, en ratant un sur corner (6e) avant d’être contré sur son premier tir (39e).

Mais quelques secondes après avoir manqué le cadre, il a changé l’ambiance en ouvrant la marque d’une frappe sèche, parfaitement servi par Lorenzo Pellegrini (56e).

L’Italie a alors retrouvé son esprit de conquête oublié, bousculant enfin une Angleterre punie pour s’être arrêtée de jouer à la pause et réduite à dix en fin de match.

Si ce réveil a redonné « de l’espoir » à Mancini, il n’a pas suffi à permettre à l’Italie d’aller chercher la victoire promise à la mémoire de Gianluca Vialli, son ami décédé en janvier, à qui un hommage a été rendu en début de rencontre.

Un doublé et un record pour Ronaldo

Dans le même temps, à Lisbonne, le Portugal a corrigé le Liechtenstein (4-0), et Cristiano Ronaldo, qui a établi un nouveau record mondial de sélections en équipe nationale avec un 197e match disputé, s’est offert un doublé pour fêter l’événement.

« CR7 », de retour en sélection portugaise après avoir échoué à ramener le trophée au Mondial 2022, a dépassé le Koweïtien Bader al-Mutawa (196), avait qui il partageait le record jusqu’alors, et devient le joueur le plus capé de tous les temps.

Le quintuple Ballon d’or détenait déjà le record du monde de buts en sélection depuis septembre 2021 en dépassant, grâce à un doublé face à l’Irlande, l’Iranien Ali Daei et ses 109 réalisations. Il cumule donc deux des plus importants records du football de sélection masculin.

Supporters en délire

Dans une rencontre à sens unique, João Cancelo a rapidement marqué le premier but de l’ère Roberto Martinez (1-0, 8e), nouveau sélectionneur du Portugal après huit ans sous la houlette de Fernando Santos.

Il a fallu attendre l’entame de la seconde période pour que son coéquipier à Manchester City Bernardo Silva fasse le break (2-0, 47e). Cristiano Ronaldo s’est ensuite offert un doublé en transformant un penalty (3-0, 51e) puis en inscrivant un coup franc surpuissant sous la barre (4-0, 63e) devant des supporters en délire qui ont à plusieurs reprises scandé son nom.

Son œuvre achevée, CR7 a été remplacé par l’attaquant du Benfica Gonçalo Ramos sous les applaudissements et les vivats de la foule massée dans le stade José Alvalade à guichets fermés.

Face à la 198e nation mondiale, les champions d’Europe 2016 se sont présentés dans un nouveau système en 3-4-3 échafaudé par l’entraîneur espagnol et très rarement utilisé lors du mandat de Santos.

Grâce à cette victoire, le Portugal s’est hissé en tête du groupe J des qualifications à l’Euro 2024 et compte trois points, à égalité avec la Bosnie-Herzégovine qui a battu l’Islande en même temps (3-0). La Seleção poursuivra sa campagne de qualification dimanche lors d’un déplacement au Luxembourg.

Source : AFP