
Un barrage des Forces de sécurité intérieure à Tripoli, au Liban-Nord. Photo d'archives envoyée par notre correspondant Michel Hallak
Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont arrêté les ravisseurs présumés de Ferial Neaïmé, enseignante à la Broummana High School, enlevée jeudi dernier alors qu'elle se rendait à son travail. Selon un communiqué des FSI, Mme Neaïmé a déclaré qu'elle avait réussi à se libérer le jour même de son enlèvement en ouvrant la serrure du coffre de la voiture dans laquelle ses ravisseurs l'avaient enfermée.
Les suspects auraient réussi à voler 68.000 dollars dans le coffre-fort du domicile de la victime.
Selon la police, l'enseignante a été enlevée alors qu'elle se rendait dans l'espace où était garée sa voiture. "Lorsque l'enseignante n'est pas arrivée à l'école cela a éveillé les soupçons de l'administration de l'établissement, d'autant plus qu'elle n'avait jamais manqué à l'appel auparavant", précise le communiqué.
Quelques heures après la disparition de l'enseignante, la Broummana High School avait a publié une déclaration qui avait circulé sur les réseaux sociaux.
"Le service de renseignement des FSI a immédiatement lancé une enquête et a retrouvé sa voiture à Ouzaï (dans la banlieue sud de Beyrouth), avant que Mme Neaïmé ne soit emmenée par la Croix-Rouge à l'hôpital pour y être soignée", poursuit le texte.
La victime a ensuite déclaré à la police qu'elle avait été enlevée et qu'on lui avait volé une somme d'argent.
"Couteau sous la gorge"
Selon l'enquête des FSI, les quatre suspects sont des ressortissants syriens : le concierge de l'immeuble de la victime, sa femme et deux autres personnes.
La déclaration des FSI décrit ensuite la manière dont les suspects ont été appréhendés.
"Des ordres ont été donnés pour intensifier la surveillance et mettre en place des points de contrôle (...) aux points de passage illégaux par lesquels ils sont susceptibles de partir vers le territoire syrien. Dans la nuit de jeudi à vendredi, il s'est avéré que les personnes impliquées dans l'enlèvement s'étaient déplacées vers la zone frontalière libano-syrienne dans le Nord, ce qui rendait probable leur fuite vers le territoire syrien, et un plan a donc été élaboré pour les empêcher de s'échapper", explique le communiqué.
"À minuit, ils ont été repérés alors qu'ils se dirigeaient vers le territoire syrien, et une force des Renseignements des FSI a mené une opération et est parvenue à les attraper quelques instants avant qu'ils ne pénètrent en territoire syrien. En les fouillant, une somme de 53.540 dollars a été saisie", ajoute le communiqué.
Selon les FSI, à la suite d'un interrogatoire, les suspects ont avoué avoir enlevé Mme Neaïmé en association avec une cinquième personne.
La police décrit également le calvaire enduré par l'enseignante, expliquant que les ravisseurs se sont rendus dans l'espace où elle gare de la victime, où ils l'ont "frappée, menottée et mise dans le coffre de sa voiture avant de la conduire à Qartaba (un village de la région de Jbeil) dans la maison de l'un des complices".
"Ils lui ont mis un couteau sous la gorge et l'ont forcée à envoyer un message vocal à sa femme de ménage, afin de permettre au concierge de l'immeuble d'entrer chez elle et de voler l'argent qui se trouvait dans le coffre-fort de sa chambre", ajoute le communiqué.
Selon la police, le concierge a déclaré être entré dans le domicile de l'enseignante et avoir pris la somme de 68.000 dollars dans son appartement.
"Pendant ce temps, les autres membres du gang ont quitté Qartaba pour Jounieh dans la voiture de la victime, après avoir séquestré l'enseignante dans le coffre du véhicule, et à leur arrivée à Jounieh le concierge les a rejoints, après quoi ils se sont dirigés vers Ouzaï alors que la victime se trouvait toujours dans le coffre", poursuit le communiqué.
Après cela, les suspects se seraient partagés le butin et se seraient dirigés vers le Nord, en direction de la frontière syrienne, avant d'être interceptés par les forces de sécurité.
Une enquête judiciaire est en cours, et des efforts ont été déployés pour arrêter un dernier suspect.
Les incidents violents en matière de sécurité sont devenus monnaie courante au Liban, alors que la crise socio-économique à laquelle le pays est confronté depuis 2019 s'aggrave, plongeant de plus en plus de personnes dans la pauvreté.
En novembre, le ministre sortant de l'Intérieur intérimaire Bassam Maoulaoui avait déclaré que le taux de criminalité au Liban n'avait pas augmenté depuis le début de l'année dernière, malgré la spirale de la crise économique, par rapport à la même période de l'année précédente.
La déclaration du ministre sortant contredit celle de l'ancien chef de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et du chef de l'armée, le général Joseph Aoun, qui ont tous deux mis en garde contre l'instabilité sociale dans le sillage de la crise.
Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont arrêté les ravisseurs présumés de Ferial Neaïmé, enseignante à la Broummana High School, enlevée jeudi dernier alors qu'elle se rendait à son travail. Selon un communiqué des FSI, Mme Neaïmé a déclaré qu'elle avait réussi à se libérer le jour même de son enlèvement en ouvrant la serrure du coffre de la voiture dans laquelle ses...
commentaires (9)
et pour ceux qui montent au créneau pour "la vitrine francophone du Liban" s'écrit encore avec un L majuscule nonobstant les circonstances dégradantes du pays
Lillie Beth
17 h 59, le 21 mars 2023