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Credit Suisse a jusqu'à lundi matin pour rassurer, UBS est favori


Credit Suisse a jusqu'à lundi matin pour rassurer, UBS est favori

Le siège de UBS à Zurich. REUTERS/Denis Balibouse

Credit Suisse, la deuxième banque du pays, doit trouver les moyens de rassurer coûte que coûte les marchés avant leur ouverture lundi matin, et son grand rival UBS se dessine comme le sauveur, selon la presse.

Le silence domine samedi tant du côté de Credit Suisse que d'UBS, le numéro un de la banque helvétique que l'on présente comme le repreneur de choix aux yeux de la banque centrale et du gendarme des marchés financiers. Le marché suisse ouvre à 08H00 GMT lundi et si rien ne vient convaincre les investisseurs qu'une bonne solution est trouvée pour un établissement qui est considéré comme un maillon faible, il risque de connaître une journée encore plus noire que le mercredi 15 mars.

L'action avait touché un plancher historique de 1,55 franc suisse (1,56 euro) et à la clôture la valorisation boursière de Credit Suisse était à peine de 7 milliards CHF, une paille pour une banque qui fait partie -tout comme UBS- des trente établissements dans le monde trop importants pour les laisser faillir.

Garanties publiques

Alors comment rassurer ? Vendredi soir, le Financial Times a ouvert le bal affirmant qu'UBS était en pourparlers pour le rachat total ou partiel de son rival. La banque centrale suisse (BNS) "souhaite une solution simple avant que les marchés n'ouvrent lundi", assure le quotidien des affaires, ajoutant qu'il n'est pas certain qu'un accord puisse être trouvé.

Selon l'agence Bloomberg, qui cite des sources anonymes, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles. Un des scénarios à l'étude serait une reprise de Credit Suisse pour ne conserver que la gestion d'actifs et de fortune et revendre la partie banque d'affaires, indique l'agence financière.

Les discussions se poursuivent sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse. Elle est profitable contrairement au groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l'année dernière et table cette année encore sur des pertes "substantielles". Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME et un autre scénario évoqué par les analystes ces derniers jours serait de l'introduire en bourse, ce qui pourrait permettre d'éviter des licenciements massifs en Suisse en raison des doublons avec les activités d'UBS.

Mercredi, la défiance des investisseurs et partenaires a forcé la banque centrale à prêter 50 milliards de francs suisses (50,4 milliards d'euros) pour redonner de l'oxygène à l'établissement zurichois et rassurer les marchés. Le répit a été de courte durée: acheter la banque ne serait aujourd'hui pas cher mais une acquisition de cette taille est d'une complexité redoutable, qui plus est quand elle se fait dans l'urgence.

Rachat mais de quoi ?

Credit Suisse vient de connaître deux années marquées par plusieurs scandales, qui ont révélé de l'aveu même de la direction "des faiblesses substantielles" dans son "contrôle interne". La Finma lui avait reproché d'avoir "gravement manqué à ses obligations prudentielles" dans la faillite de la société financière Greensill, qui a marqué le début de ses déboires.

UBS, qui a passé plusieurs années à se redresser après le choc de la crise financière de 2008, commence à récolter les fruits de ses efforts et mercredi encore, son directeur général Ralph Hamers a clairement indiqué qu'il voulait se concentrer sur la stratégie de la banque et a refusé de répondre à une question "hypothétique" sur un rachat de Credit Suisse. La Commission de la concurrence pourrait également sourciller selon la configuration d'un rachat.

Plus vite, plus fort

Fin octobre, Credit Suisse avait dévoilé un vaste plan de restructuration comprenant la suppression de 9.000 postes d'ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs. La banque, qui employait 52.000 personnes fin octobre, entend se recentrer sur ses activités les plus stables et transformer radicalement sa banque d'affaires.

Une grande partie des activités de la banque d'investissement, qui a essuyé de lourdes pertes, doivent être regroupées sous la marque First Boston puis externalisées. Mais les analystes de Morningstar, jugent la restructuration à la fois "trop complexe" et pas assez poussée. Les analystes de la banque américaine J.P. Morgan envisagent une option radicale: que Credit Suisse ferme "complétement" son activité de banque d'investissement.

Credit Suisse, la deuxième banque du pays, doit trouver les moyens de rassurer coûte que coûte les marchés avant leur ouverture lundi matin, et son grand rival UBS se dessine comme le sauveur, selon la presse.Le silence domine samedi tant du côté de Credit Suisse que d'UBS, le numéro un de la banque helvétique que l'on présente comme le repreneur de choix aux yeux de la banque centrale...