Des enseignants du public manifestent contre la levée de la grève à Saïda, au Liban-Sud, le 7 mars 2023. Photo envoyée par notre correspondant Mountasser Abdallah
Des dizaines d'enseignants du secteur public au Liban ont manifesté mardi à Nabatiyé et Saïda au Liban-Sud, en assurant poursuivre la grève amorcée en janvier "jusqu'à ce que les revendications soient satisfaites", rapportent notre correspondant au Sud Mountasser Abdallah et le média local el-Nashra. Ces enseignants refusent la levée de la grève annoncée dimanche par des syndicats et des ligues du secteur.
Des professeurs des cycles primaire et complémentaire, du lycée et de l'enseignement professionnel, se sont rassemblés le matin à Saïda, sous le slogan : "Nous refusons le retour humiliant (en classe) sans avoir obtenu gain de cause pour nos revendications". Une professeure de lycée, Imane Haniné, assure à notre correspondant que "le mouvement se poursuivra jusqu'à ce que nos revendications soient exaucées, et en refus des décisions des ligues de retourner en classe". Selon elle, ces ligues "ne respectent pas les décisions des assemblées générales syndicales".
"Nous sommes des syndicalistes indépendants", poursuit Mme Haniné, qui indique refuser les propositions du ministre sortant de l'Éducation Abbas Halabi sur les compensations versées aux enseignants et l'indemnité de transport. "Nous voulons la réévaluation des salaires selon l'inflation et leur dollarisation", ajoute-t-elle.
Des professeurs de lycées publics ont également tenu une manifestation à Nabatiyé, selon el-Nashra, ce qui a été confirmé par notre correspondant. Rassemblés dès la matinée devant le bureau local du ministère de l'Éducation, ils ont organisé une marche vers le siège de la Banque du Liban (BDL) dans cette ville, avec la participation d'élèves.
Dimanche, plusieurs syndicats d'enseignants du public, cadrés et contractuels, avaient indiqué qu'ils retourneraient en classe à partir de lundi, bien que nombre de professeurs aient annoncé leur intention de ne pas tenir compte de cette décision, en faisant valoir une absence de réaction suffisante des autorités pour satisfaire leurs revendications. Lundi, des enseignants ont également manifesté à Beyrouth et au Liban-Nord pour protester contre la levée de la grève.