Le GIS "gravement préoccupé" par la vacance présidentielle

Le Groupe international de soutien au Liban (GIS) s'est dit jeudi "gravement préoccupé par les ramifications d'un vide présidentiel prolongé" dans le pays, selon un communiqué. Le GIS a par ailleurs "exhorté les dirigeants politiques et les membres du Parlement à assumer leurs responsabilités, à agir conformément à la Constitution et à respecter l'accord de Taëf en élisant un nouveau président sans plus tarder."

"Le statu quo est insoutenable", poursuit le communiqué, notant que le vide au niveau des institutions "paralyse l'État à tous les niveaux."

Le Liban n'a pas de président depuis l'expiration du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre dernier. Le Parlement n'a pas réussi jusqu'à présent à lui élire un successeur, faute de consensus politique. Le cabinet ne dispose pas non plus des pleins pouvoirs et se contente d'expédier les affaires courantes depuis les élections législatives de mai.

Le GIS a été créé en 2013 par le secrétaire général des Nations unies de l'époque, Ban Ki-Moon, ainsi que par l'ancien président libanais Michel Sleiman afin de mobiliser une aide pour la stabilité, la souveraineté et les institutions publiques au Liban. Il comprend les Nations unies, l'Union européenne, la Ligue arabe et inclut les cinq membres permanents au Conseil de sécurité de l'ONU, c'est-à-dire la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi que l'Allemagne et l'Italie.

Commentant l'accord préliminaire conclu l'année dernière entre le Liban et le Fonds monétaire international, le GIS relève que "11 mois après l'accord avec le FMI, le Liban doit encore mettre en place un programme financier". "Il est vital d'accélérer l'adoption des lois nécessaires pour restaurer la confiance dans le secteur bancaire et l'harmonisation des taux de change pour enrayer la détérioration socio-économique", indique le communiqué.

Justice pour le Casque bleu irlandais

Le GIS a également condamné l'attaque contre un convoi des Forces intérimaires des Nations unies au Liban (Finul) en décembre 2022, au cours de laquelle un Casque bleu irlandais a été tué. Le groupe a dit "s'attendre à ce que les auteurs (de cette attaque) soient tenus responsables et rapidement traduits en justice."

En janvier, le tribunal militaire libanais avait engagé des poursuites contre sept personnes prétendument impliquées dans cet incident. Des informations confirmées à L'Orient-Le Jour par une source du tribunal militaire, qui n'a pas divulgué de détails sur l'identité des suspects.

"La garantie d'une procédure judiciaire est un élément nécessaire pour restaurer la crédibilité des institutions de l'État libanais, pour renforcer l'État de droit et attribuer les responsabilités appropriées, ainsi que pour mettre fin à l'impunité", indique le communiqué.

"À cet égard, le GIS note avec inquiétude l'absence de progrès dans les procédures judiciaires relatives à la double explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020", poursuit le texte.