Un employé comptant des billets dans un bureau de change à Beyrouth, le 20 janvier 2023. Photo JOSEPH EID/AFP
La livre libanaise, qui a franchi un record de dépréciation sur le marché parallèle mercredi après-midi en oscillant autour des 90.000 LL contre le dollar, est subitement repassée sous le seuil de 80.000 LL en soirée, suite à une série de mesures annoncées par la Banque du Liban.
Selon certaines applications en ligne qui surveillent le taux de change sur le marché parallèle, le dollar s'achetait à 80.000 LL et se vendait à 79.000 LL peu avant 21h.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le gouverneur de la BDL Riad Salamé, qui fait par ailleurs l'objet de poursuites au Liban et en Europe pour soupçons de corruption, a annoncé une série de mesures de la banque centrale à partir de jeudi.
Parmi ces mesures, la BDL achètera et vendra des dollars sur le marché au taux de 70.000 LL à partir de jeudi. Le taux de la plateforme Sayrafa, mise en place par la banque centrale, et qui affichait jusqu'à ce soir 45.400 LL, passera à 70.000 LL le dollar.
La chute accélérée de la livre ces deux dernières semaines intervient alors que le taux de change officiel a été fixé le 1er février à 15.000 LL pour un dollar, après des décennies d'un taux fixé à 1.507,5 LL, et que les autorités ont triplé mardi soir, sans annonce officielle, le dollar douanier, taux de change employé pour calculer les droits de douane sur les importations. Celui-ci est passé de 15.000 LL pour un dollar, appliqué depuis le 1er décembre, à 45.000 LL.
Ces développements ont lieu au troisième jour d'une réouverture temporaire, jusqu'à vendredi, des banques qui étaient en grève ouverte depuis début du mois de février.
En plus de trois ans de crise économique au Liban, la monnaie nationale s'est dépréciée de plus de 98 % de sa valeur par rapport à l'ancien taux officiel. Pendant ce temps, sans président ni gouvernement de plein exercice, les autorités libanaises piétinent dans l'adoption des réformes nécessaires pour enrayer l'effondrement économique et financier du pays.
commentaires (5)
Tant d'efforts déployés, pour si peu ! Le navire fuit de toutes parts à grands jets, et ce ne sont pas ces tentatives de colmatage désespérées qui le maintiendront à la surface. Mayday Mayday. On coule !
Ca va mieux en le disant
03 h 43, le 02 mars 2023