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Culture - Festival al-Bustan

Vélocité, virtuosité, sensibilité sont les maîtres mots de l’interprétation d’Elly Suh

Deux œuvres du grand répertoire du XIXe siècle étaient au programme du concert d’ouverture du Festival al-Bustan, qui, contre vents et marées, propose une série de concerts éclectiques sous le thème de « Musiques pour la paix ».

Vélocité, virtuosité, sensibilité sont les maîtres mots de l’interprétation d’Elly Suh

Elly Suh, dont l’époustouflante maîtrise technique laisse le public pantois face à la chef italienne Gianna Fratta. Photo Festival al-Bustan

Salle comble, jeudi soir, pour le concert d’ouverture du Festival al-Bustan avec, pour commencer, la Symphonie espagnole du compositeur français Édouard Lalo (1823-1892), œuvre écrite en 1874, alors que ce que l’on appelait « les espagnolades » étaient très en vogue à Paris et que nombre de compositeurs français (dont Ravel avec son Heure espagnole et Bizet avec sa Carmen) s’essayaient à ce genre. Nommée officiellement « symphonie », l’œuvre est en fait un concerto pour violon. Et quel violon !

La violoniste américano-coréenne Elly Suh avec l’Orchestra della Magna Grecia sous la direction de la chef italienne Gianna Fratta. Photo Festival al-Bustan

Vélocité, virtuosité, sensibilité sont les maîtres mots de l’interprétation d’Elly Suh, violoniste américano-coréenne. L’œuvre se déploie en cinq mouvements Allegro non troppo, Scherzando : Allegro molto, Intermezzo : Allegretto non troppo, Andante, Rondo : Allegro dans un dialogue orchestre-soliste d’une grande fluidité. La chef d’orchestre italienne Gianna Fratta mène ses troupes avec fermeté, élégance et précision, et offre avec l’Orchestra della Magna Grecia un accompagnement très fusionnel, à la tête d’une formation aux timbres toujours en éveil.

La première partie se clôt avec le redoutable Caprice n° 5 de Nicolo Paganini (1782-1840) épreuve féroce pour un violoniste, passée haut la main par Elly Suh dont l’époustouflante maîtrise technique laisse le public pantois.

Et voici, en seconde partie, la 9e symphonie d’Antonin Dvorak (1841-1904), dite Du Nouveau Monde. Vous pensiez connaître cette œuvre par cœur pour l’avoir entendue des dizaines de fois « pétarader » sous la baguette de « jet-chefs » qui font monter la mayonnaise au fouet ? Or voilà que vous la découvrez avec ses allées secrètes, ses mystères enfouis (d’ordinaire sous le vacarme), ses thèmes secondaires subtils, soudain révélés, par une interprétation toute en nuances de l’orchestre sous la baguette de Gianna Fratta.

La violoniste américano-coréenne Elly Suh avec l’Orchestra della Magna Grecia sous la direction de la chef italienne Gianna Fratta. Photo Festival al-Bustan

Pièce majeure du répertoire orchestral du XIXe siècle, la Symphonie du Nouveau Monde est composée en 1883 à New York, alors qu’Antonin Dvorak est directeur du Conservatoire de la ville, comme un hommage à ce Nouveau Monde qui l’a accueilli et célébré. Tout en conservant son style propre dans l’harmonie et l’orchestration, la pièce fait la part belle à des éléments mélodiques américains. Le compositeur déclare ainsi : « J’ai tout simplement écrit des thèmes à moi, leur donnant les particularités de la musique des Noirs et des Peaux-Rouges ; et je les ai développés au moyen de toutes les ressources du rythme, de l’harmonie, du contrepoint et des couleurs de l’orchestre moderne. »

En bis, The Typewriter, pièce très spirituelle de Leroy Anderson (1908-1975), où une machine à écrire dialogue avec l’orchestre.

Beau début pour le Festival al-Bustan qui se poursuit jusqu’au 19 mars avec une programmation allant du classique au jazz, en passant par la chanson libanaise et qui organise en marge des concerts une série d’événements pédagogiques et solidaires.

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