La grève des banques suspendue pendant une semaine

L'Association des banques du Liban (ABL) a confirmé vendredi qu'elle suspendra sa grève, à partir de lundi et pour une semaine, à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati, a indiqué une source de l'ABL à L'Orient-Le Jour. 

En grève ouverte depuis le 6 février, les banques exigent l’abandon des procédures judiciaires lancées par la procureure générale près la cour de cassation du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre plusieurs établissements, et l’adoption par le Parlement d’une loi régulant le contrôle des capitaux, trois ans après le début de la crise dans le pays et les sévères restrictions illégales sur les dépôts. Elles dénoncent également un récent jugement rendu contre la Fransabank dans une affaire contre des déposants, et demandent "l’abolition pure et simple du secret bancaire au Liban avec effet rétroactif expressément indiqué dans le texte de la loi (n° 306/2022, votée en octobre dernier)".

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La source précitée, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a insisté sur le caractère temporaire de cette suspension de la grève et expliqué que la décision a été prise pour faciliter les procédures de leurs clients. La suspension arrive à la fin du mois, alors que le secteur public doit encaisser son salaire mensuel.

De même source, on ne précise pas les modalités des services disponibles aux clients au sujet notamment du fonctionnement de la circulaire n° 161 qui permet aux banques de fournir des dollars en espèces à leurs clients en les convertissant depuis leurs comptes en livres libanaises, au taux de sa plateforme de change Sayrafa. Ce taux a atteint 45.000 LL pour un dollar jeudi soir, alors que celui du marché parallèle avoisine 82.000 LL pour un billet vert.

Cette semaine, après plusieurs actions prises par la juge Ghada Aoun envers la Bank Audi, la Société générale de banque au Linban (SGBL) et la Bank of Beirut, dans le cadre d'une affaire lancée contre les banques pour "blanchiment d'argent", M. Mikati avait réclamé des actions de la part du ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, qui avait enjoint les forces de sécurité à ne pas appliquer les décisions de la magistrate. Cette ingérence du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires a été largement dénoncée, notamment par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui a réclamé du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur qu'ils reviennent sur leur décision.