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Assassinat d'un préfet : la semi-liberté accordée à un autre condamné


Assassinat d'un préfet : la semi-liberté accordée à un autre condamné

Un dessin représentant Alain Ferrandi face aux juges, à Paris, le 3 décembre 2007. Illustration d'archives Benoit PEYRUCQ / AFP

Un quart de siècle après l'assassinat d'un préfet sur l'île française de Corse, la justice a octroyé jeudi la semi-liberté à Alain Ferrandi, au moment où Paris entend discuter d'une potentielle autonomie avec les élus corses. Cette mesure prendra effet "le 23 mars", a précisé l'avocate d'Alain Ferrandi, Me Françoise Davideau.

L'aménagement de peine accordé à Alain Ferrandi est en tous points similaire à celui octroyé le 31 janvier par la cour d'appel de Paris à Pierre Alessandri, également condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998, une mesure qui a dégelé les relations entre l'Etat et les élus corses. Ces décisions sont intervenues après la mort le 21 mars 2022 du troisième membre du commando, le militant nationaliste Yvan Colonna, à la suite de l'agression d'un codétenu. Sa mort avait provoqué des semaines de manifestations violentes sur l'île.

Des concertations sur une potentielle autonomie de la Corse avaient été lancées en juillet mais étaient grippées autour des refus répétés d'octroi de semi-liberté à Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, libérables depuis 2017. Elles doivent reprendre vendredi à Paris. Venu pour le 25e anniversaire de l'assassinat du préfet le 6 février, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait affirmé qu'il était "temps d'écrire une nouvelle page de l'histoire de la Corse" et de "construire durablement la paix".

L'île méditerranéenne connaît des rapports compliqués avec les gouvernements français et compte depuis des décennies des mouvements nationalistes réclamant davantage d'autonomie et pour certains l'indépendance, ainsi que des groupes clandestins. Les autonomistes sont à la tête des instances de l'île depuis 2015. Le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a estimé auprès de l'AFP qu'"il n'y a pas d'autre chemin que celui d'une absence d'appel de la part du parquet national antiterroriste".

"La libération d'Alain Ferrandi, attendue depuis des années, est enfin réalité. C'est un acte de droit, de justice et de paix. Mais aussi un geste profondément politique, qui permet d'ouvrir en grand les portes de l'espoir", a tweeté de son côté Jean-Christophe Angelini, à la tête du Parti de la nation corse (PNC, opposition autonomiste).

"Nous ne devrons jamais oublier l'assassinat du préfet Claude Erignac et les drames qu'il a engendrés mais il est temps de tourner la page et d'envisager l'avenir d'une Corse en paix avec elle-même", a également commenté le député de la majorité présidentielle (Horizons) de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli.

Un quart de siècle après l'assassinat d'un préfet sur l'île française de Corse, la justice a octroyé jeudi la semi-liberté à Alain Ferrandi, au moment où Paris entend discuter d'une potentielle autonomie avec les élus corses. Cette mesure prendra effet "le 23 mars", a précisé l'avocate d'Alain Ferrandi, Me Françoise Davideau.L'aménagement de peine accordé à Alain Ferrandi est en...