Délégué par Raï, l'évêque Bou Najm s'entretient avec Geagea

L’évêque maronite d’Antélias, Antoine Bou Najm, chargé par Bkerké de mener des entretiens avec les chefs des partis chrétiens dans la perspective d’une éventuelle rencontre visant à débloquer l'impasse présidentielle au Liban, s'est entretenu mardi avec le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea.

"Nous avons discuté de beaucoup de sujets", a affirmé Mgr Najm à l'issue de la réunion qu'il a qualifiée de "bonne", selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Le Liban connaît une double vacance à l'Exécutif depuis la fin du mandat de l'ancien président Michel Aoun, le 31 octobre dernier. Les députés ont échoué, lors de onze séances parlementaires organisées depuis septembre, à élire un successeur à M. Aoun, faute d'un consensus sur un candidat, comme cela est de coutume au Liban. Début février, les chefs des Églises du Liban ont chargé le patriarche maronite Béchara Raï de réunir les députés chrétiens, alors que ces derniers demeurent profondément divisés et ne parviennent pas à s’entendre autour d’un candidat. Délégué par Mgr Raï, l'évêque Bou Najm a entamé le 15 février sa tournée au siège du Courant patriotique libre (CPL) à Sin el-Fil où il s’est entretenu avec le chef du parti, Gebran Bassil, l'un des premiers à avoir exhorté Bkerké à parrainer un dialogue dédié à la présidentielle.

Le chef des FL avait quant à lui posé des conditions concernant sa participation au dialogue, estimant que "si la rencontre présumée de Bkerké n’est pas susceptible de déboucher sur des résultats concrets, il vaut mieux ne pas la tenir". Antoine Mrad, conseiller de M. Geagea pour les affaires présidentielles, avait indiqué à L'Orient-Le Jour qu'une délégation des FL s'est entretenue avec Mgr Raï. "Pour garantir la réussite de la réunion, nous avons proposé deux solutions : organiser une sorte de vote qui déboucherait sur un candidat ou conclure une entente interchrétienne autour d’une figure", avait-il indiqué, estimant qu'un "éventuel échec de la réunion de Bkerké ferait assumer aux chrétiens la responsabilité du blocage d’une échéance qui les concerne en premier lieu". Au Liban, le président est traditionnellement de confession maronite, alors que le Premier ministre est sunnite et le président du Parlement chiite.