Les députés issus de la contestation Melhem Khalaf et Najat Aoun Saliba ont appelé dimanche, un mois tout juste après le début de leur sit-in au Parlement, à les rejoindre et à "ne pas en sortir de l'hémicycle jusqu'à ce qu'un président soit élu".
Le 19 janvier, après l'échec de la dernière session visant à élire un nouveau chef de l'État, Melhem Khalaf et Najat Saliba avaient décidé de rester à l'intérieur de l'hémicycle jusqu'à ce que l'élection finisse enfin par porter ses fruits. Mais, alors que jusqu'à cette date, des séances parlementaires présidentielles avaient été organisées presque toutes les semaines, aucune nouvelle séance n'a depuis été convoquée par le président du Parlement Nabih Berry, qui attend un "consensus" entre tous les partis.
Suicide collectif et génocide
"Rendez-vous maintenant au Parlement, et n'en sortons pas avant l'élection d'un nouveau chef d'État. C'est ce que dit la Constitution", ont déclaré les deux députés dans une déclaration lue en direct via une vidéo diffusée sur l'application de visioconférence Zoom. "Vous devez savoir que ne pas se rendre au Parlement pour finaliser l'élection est une violation claire de la Constitution, une insulte au mandat que nous avons reçu du peuple, un suicide collectif et un génocide de tout le peuple libanais", ont-ils ajouté.
Depuis le début de leur grève, les deux députés justifient leur mobilisation par l'article 75 de la Constitution libanaise, qui stipule : "La Chambre réunie pour élire le président de la République est considérée comme un collège électoral et non comme une assemblée législative. Elle doit procéder immédiatement, sans discussion de tout autre acte, à l'élection du chef de l'État."
"Pour l'amour de Dieu, dressez-vous contre ceux qui bloquent l'élection. Opposez-vous à ceux qui cherchent à élire un président qui ne sauvera pas" le pays, ont encore lancé les deux députés.
Le président du Parlement Nabih Berry a déjà déclaré qu'il s'opposera à une session parlementaire qui resterait ouverte jusqu'à l'élection d'un président, à laquelle appellent, outre les députés de la contestation, les Forces libanaises.
Depuis le 19 janvier, de nombreuses vidéos et interviews des deux députés les montrent à l'intérieur d'un Parlement plongé dans l'obscurité, éclairés par leurs téléphones portables. Le Liban souffre de graves pénuries d'électricité, y compris au Parlement, qui n'est alimenté en courant que pendant les sessions.
Le Liban est sans président depuis le 31 octobre, date à laquelle Michel Aoun a quitté ses fonctions. Le pays souffre également d'une vacance au niveau du gouvernement. Cette double crise politique est une première dans son histoire et elle a lieu alors qu'il s'enfonce dans une grave crise socio-économique.
bravo à ces 2 députés courageux et qui assument à fond la mission qui leur est confiée par les électeurs. merci à l'OLJ de continuer à mettre leur action en lumière. en espérant voir tous les médias dignes de ce nom continuer, jour après jour, de relater leur combat et de les encourager, tout en rappelant aux autres députés leur comportement irresponsable et inadmissible.
17 h 26, le 20 février 2023