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Économie - Liban

Remplacer Salamé à la tête de la BDL est "très difficile", estime Youssef Khalil

"Il n'y a pas encore de consensus et au Liban, surtout dans cet environnement politique, il est difficile d'opérer un changement aussi important", déclare le ministre sortant des Finances.

Remplacer Salamé à la tête de la BDL est

Le ministre sortant des Finances Youssef Khalil au cours d'une conférence de presse, le 16 février 2023. Photo Mohammad Azakir/Reuters

Le ministre libanais sortant des Finances Youssef Khalil a affirmé que le remplacement du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, qui occupe ce poste depuis trente ans, serait "très difficile" et que son mandat pourrait être prolongé, bien qu'aucun consensus n'ait encore été atteint à ce sujet.

M. Salamé, qui fait l'objet d'une enquête menée par des magistrats européens et libanais pour le détournement présumé de centaines de millions de dollars de fonds publics – une accusation qu'il dément – a déclaré la semaine dernière qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat. Son mandat actuel expire en juillet prochain.

"Il n'y a pas encore de consensus et au Liban, surtout dans cet environnement politique, il est difficile d'opérer un changement aussi important. C'est très difficile", a déclaré M. Khalil à l'agence Reuters, répondant à une question portant sur les discussions autour d'un éventuel successeur à Riad Salamé.

Éclairage

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"Il pourrait y avoir un plan pour prolonger le mandat de tous les fonctionnaires de première catégorie, pas seulement celui de M. Salamé, mais il n'y a pas encore de consensus à ce sujet", a-t-il ajouté en marge d'un sommet à Dubaï où il s'était rendu en début de semaine. M. Khalil a en outre déclaré que la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) restait la priorité, même s'il est impopulaire aux yeux de certains. "Je ne dis pas que tous les Libanais y sont favorables, mais c'est important pour instaurer la confiance et mettre le Liban sur la voie de la reprise", a-t-il dit.

Beyrouth a signé un projet d'accord avec le FMI en avril, mais a tardé à mettre en œuvre les réformes exigées par le prêteur pour accéder aux financements destinés à soulager un pays ravagé par une crise économique depuis trois ans, qui a plongé une grande majorité de la population dans la pauvreté.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati avait soutenu en novembre dernier que le Liban pouvait encore finaliser un accord pour obtenir une aide de 3 milliards de dollars, bien que le pays soit sans président ni gouvernement de pleins pouvoirs. Le 1er février, le gouvernement a modifié le taux de change officiel de 1.500 livres pour un dollar à 15.000 LL, une mesure inédite en trente ans.

Commentaire

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Au moment de la dévaluation, la valeur de la livre sur le marché parallèle était légèrement inférieure à 60.000 LL pour un dollar. Elle a depuis dégringolé à un niveau historiquement bas de 80.000 LL pour un dollar, provoquant des manifestations, des incendies de banques et des fermetures de routes jeudi.

M. Khalil a déclaré qu'il s'était heurté à une "sérieuse résistance" lorsqu'il avait tenté de dévaluer officiellement la livre il y a quelques mois, mais que le gouvernement prévoyait toujours d'unifier le taux de change et de percevoir les taxes et les droits sur la base d'un taux plus proche de celui du marché parallèle.

Il a ajouté que le Parlement avait toujours l'intention d'adopter une loi sur le contrôle des capitaux, afin de protéger les banques contre les poursuites judiciaires "très graves" et de conserver les devises étrangères dans le pays. M. Khalil a affirmé qu'il y avait un "très faible niveau de confiance dans le système bancaire", ajoutant : "La question est de savoir comment apporter cette confiance. Et là, l'objectif reste le FMI."

Le ministre libanais sortant des Finances Youssef Khalil a affirmé que le remplacement du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, qui occupe ce poste depuis trente ans, serait "très difficile" et que son mandat pourrait être prolongé, bien qu'aucun consensus n'ait encore été atteint à ce sujet.M. Salamé, qui fait l'objet d'une enquête menée par des magistrats européens et...

commentaires (8)

La moitié de l’Europe est à ses trousses et les mafieux veulent le garder. Combien de secrets garde t-il ? Combien de voyous protège -il ? S’il pouvait rédiger ses mémoires juste pour l’honneur, je suis prêt à lui pardonner.

Jacques d

18 h 46, le 18 février 2023

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Commentaires (8)

  • La moitié de l’Europe est à ses trousses et les mafieux veulent le garder. Combien de secrets garde t-il ? Combien de voyous protège -il ? S’il pouvait rédiger ses mémoires juste pour l’honneur, je suis prêt à lui pardonner.

    Jacques d

    18 h 46, le 18 février 2023

  • A mon humble avis, il faut juger les hauts fonctionnaires au vu du bilan de leur action. Je demande donc au ministre comment il trouve ce bilan? Pour moi, la gestion de la BdL par M Salameh a été catastrophique et un échec total. Non seulement il faut le remplacer mais surtout lui demander d’expliquer aux libanais comment ils se sont retrouvés dépossédés de leur épargne du jour au lendemain (a part bien entendu les politiciens, les hauts fonctionnaires et les banquiers et les proches de ceux ci). Concernant les poursuites judiciaires au Liban et en Europe, faisons confiance du moins à la Justice Européenne. Il est présumé innocent et certainement sa fortune personnelle estimée à plusieurs centaines de millions est le fruit de son dur labeur à la tête de la BdL.

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 52, le 18 février 2023

  • MALHEUREUSEMENT , POUR LE MOMENT , SALAME , NE SERA PAS REMPLACER PUISQUE DEVINEZ ? ….C’EST LA « RUE » QUI VA LE PROTÉGER ET VOULOIR LE MAINTENIR ….THIS IS LEBANON.

    aliosha

    10 h 55, le 18 février 2023

  • Salame has emptied the state coffers while transferring wealth to the very top that include cartels, political elite, and their well-connected henchmen. He has largely contributed to $ billions in losses, unprecedented in the history of any Central Bank in the world. He has rendered the position of governor of BDL radioactive, which has made it impossible for any technocrat to assume this position and succeed. He is the CFO of Lebanon Inc. and has sanctioned the dilapidation of the deposits of 3 generations of Lebanese by the kleptocracy. He's also being investigated for fraud and money laundering by many European states. For these many reasons, he should not be allowed to remain in his position under any circumnstance. The fact that the political elite wants to hang on to him while continuing to hide behind him so that he would assume the blame for the economic collapse, is cynical, hypocritical, and beyond the pale.

    Mireille Kang

    00 h 10, le 18 février 2023

  • Depuis 1956 le Liban, déjà mal conçu, vie avec un équilibre fragile. A chaque fois quand il tanguait, on finissait par lui trouver une béquille. C'est comme un bébé qui est génétiquement handicapé et en vieillissant il devient de plus en plus fragile et moribond. Depuis qu’on a figé les frontières des Etats après les grandes guerres mondiales sur des bases politiques et surtout les intérêts des grandes puissances du moment, sans tenir compte de la réalité historique, culturelle, et ethnique des populations qui le composent. Ces nations sont devenues des proies aux conflits et aux guerres, les empêchant d’évoluer dans un environnement stable. Elles auraient muries et devenues solides et imperméable à l’influence extérieure, même si leur mix ethnique et culturel, aurait pu changer entre-temps.

    DAMMOUS Hanna

    22 h 30, le 17 février 2023

  • . Salané est irremplaçable . On ne brade pas la perle rare d’autant plus que le pays baigne dans la sérénité et prospérité

    Hitti arlette

    21 h 15, le 17 février 2023

  • Pour que le Liban renaisse, les banques doivent tomber. Il est vain de vouloir maintenir coûte que coûte Salamé à son poste. De toutes manières, il dégagera de gré ou de force. Seule la rue décidera du moment !

    Ca va mieux en le disant

    20 h 36, le 17 février 2023

  • POURQUOI ? NOUS AVONS UN TAS DE MAFIEUX COMPETENTS POUR CE POSTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 41, le 17 février 2023

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