L'Australie a affirmé mardi avoir mis fin à une opération d'espionnage iranienne conduite sur son sol durant des manifestations tenues en solidarité avec le mouvement de contestation déclenché par la mort en septembre de Mahsa Amini.
Un militant irano-australien ayant pris part aux protestations était ciblé par Téhéran, a affirmé la ministre de l'Intérieur, Clare O'Neil. "Il est parfaitement légal pour quiconque en Australie de critiquer un régime étranger, comme des dizaines de milliers de personnes à travers le pays l'ont fait en réponse aux événements en Iran", a-t-elle déclaré dans un discours à l'Université nationale australienne. "Ce que nous ne tolérerons absolument pas, quelles que soient les circonstances, ce sont les tentatives des régimes étrangers de perturber les manifestations pacifiques, d'encourager la violence ou de faire taire les opinions", a-t-elle encore dit.
Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, est décédée après son arrestation par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile en public. Depuis, l'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation dont le slogan "Femme, vie, liberté" a fait le tour du monde.
Téhéran a été surpris en train d'espionner la famille du manifestant irano-australien, a avancé Mme O'Neil, sans donner plus de précisions."Nous n'allons pas rester les bras croisés et laisser les Australiens, ou même les visiteurs de notre pays, être surveillés et traqués par des gouvernements étrangers sur notre sol". Ces déclarations sont d'autant plus notables que le gouvernement australien est généralement peu enclin à accuser des pays de tentatives d'espionnage. Le guide suprême de la République islamique iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, avait accusé en octobre les Etats-Unis, Israël et leurs "agents" d'avoir fomenté le mouvement de contestation.
Les autorités iraniennes affirment que des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans le contexte des manifestations, dont l'ampleur a diminué ces dernières semaines. Des milliers d'Iraniens, dont des personnalités artistiques, des avocats et des journalistes, ont été arrêtés.
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