"Jusque là, notre candidat est Michel Moawad", persistent les FL à Bkerké

"Jusque là, notre candidat est Michel Moawad", a affirmé mardi Sethrida Geagea, députée des Forces libanaises (FL), qui visitait le siège du patriarcat maronite à Bkerké à la tête d'une délégation du groupe parlementaire du parti de Samir Geagea, pour s'entretenir avec le patriarche Béchara Raï. Depuis le début de la période d'élection présidentielle au Liban, ce parti soutient le député de Zghorta Michel Moawad pour succéder à Michel Aoun, parti le 31 octobre dernier et dont le poste reste vacant.

Mais récemment, le chef des FL a indiqué qu'il ne s'opposerait pas à l'élection du commandant en chef de l'armée Joseph Aoun à la présidence, qui fait partie des favoris. "Nous ne mettons pas de veto sur lui. S'il y a une majorité de 86 voix [sur un total de 128 députés] pour amender la Constitution et élire le général Aoun, nous ne nous y opposerons pas et nous voterons pour lui", avait-il déclaré la semaine dernière. Un amendement constitutionnel est nécessaire à l'élection de Joseph Aoun, car la Constitution interdit aux fonctionnaires de première catégorie, aux magistrats et aux postes équivalents dans les autres administrations, de se porter candidats avant un délai de deux ans suivant leur démission ou leur départ à la retraite.

Mme Geagea a ainsi déclaré que "jusque là, notre candidat est Michel Moawad", ajoutant : "Nous avons demandé au patriarche d'aider à faire pression pour élire un président de la République", selon des propos rapportés par le site des FL. Elle a lancé un appel "aux députés des partis souverainistes, députés du changement et indépendants (...) à être solidaires au sujet de l'élection, pour parvenir à élire un président souverainiste, sauveur et réformateur le plus vite possible". 

La parlementaire a remercié, en outre, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt "pour son initiative", le leader druze ayant transmis au Hezbollah une liste de candidats consensuels sur laquelle figurent Joseph Aoun, l’ancien député Salah Honein et le directeur régional du Fonds monétaire international (FMI) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord Jihad Azour. Une initiative qui a fait couler beaucoup d’encre quant à un éventuel abandon joumblattiste de M. Moawad.

"Nous aurions préféré qu'il (Walid Joumblatt) coordonne avec nous pour que cette initiative aboutisse. D'autant que nous avons appris que Nabih Berry (le président du Parlement) ne veut pas lâcher le nom de Sleiman Frangié" le chef du parti Marada, allié du Hezbollah, a conclu Mme Geagea.

Face au blocage de la présidentielle, le patriarcat maronite s'active depuis des semaines auprès des forces actives chrétiennes pour tenter de trouver une solution, mais semble temporiser avant de convoquer les parlementaires chrétiens à une réunion avant de s'assurer de sa réussite.