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Sport - Justice

Scandales en série dans le sport français

Bruno Martini, ancien gardien international de handball, a quitté son poste de président de la Ligue nationale après avoir été condamné à un an de prison avec sursis pour corruption de mineur. Une énième affaire extra-sportive qui secoue le monde du sport dans l’Hexagone.

Scandales en série dans le sport français

Bruno Martini, Noël Le Graët et Bernard Laporte, trois dirigeants du sport français impliqués dans des affaires compromettantes. Photos d’archives AFP

Après les frasques de Noël Le Graët et de Bernard Laporte, respectivement écartés de la présidence des fédérations de football et de rugby, c’est au tour d’un autre dirigeant de premier plan du sport français d’être condamné par la justice.

Alors que l’équipe de France dispute son Mondial en Pologne, où elle vient de se qualifier brillamment pour le dernier carré après avoir dominé les Allemands (35-28) en quarts de finale, le handball français s’est réveillé sous le choc jeudi. Bruno Martini, ancien gardien emblématique des Bleus, avec qui il a décroché deux titres de champion du monde en 1995 et 2001, vient d’être démis de ses fonctions à la tête de la Ligue nationale de handball (LNH). En poste depuis 2021, ce dernier a été condamné à un an de prison avec sursis, ainsi qu’à une amende de 2 500 euros et cinq ans d’interdiction d’exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs, pour « corruption de mineur » et « enregistrement d’images pédopornographiques ».

Sous le choc

Visé par une enquête depuis 2020 après la plainte d’un adolescent de 13 ans, Bruno Martini, 52 ans, a accepté la condamnation mercredi et reconnu les faits. Dans la foulée, il a démissionné de la présidence de la LNH. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a salué la réaction rapide, claire et responsable de la LNH, en lien avec la Fédération française de handball : « Cette démission s’imposait », a-t-elle tweeté.

Pour mémoire

Alerte rouge dans la maison bleue

La Fédération française a annoncé dans la soirée avoir « décidé à l’unanimité l’ouverture de poursuites disciplinaires à l’encontre de Bruno Martini, au regard de la gravité des faits pour lesquels il a été condamnés ».

Interrogé après la qualification en demi-finale des Bleus au Mondial, la légende du hand Nikola Karabatic a déclaré que les Bleus avaient « tous été sous le choc quand (ils) ont entendu cette info ce matin ». « Après on est dans notre compétition et on se concentre sur nous. Mais c’est vrai que ce n’était pas évident » a-t-il ajouté avant de s’envoler vers Stockholm avec ses coéquipiers pour y affronter la Suède vendredi soir.

Scandales en série

L’enquête visant Bruno Martini est la dernière d’une série récente d’ennuis judiciaires pour des dirigeants du sport français. Une succession de crises inédite dans l’Hexagone qui dresse un tableau peu réjouissant de l’état de santé du sport national.

Parmi les plus retentissantes d’entre elles, celle que traverse la Fédération française de football depuis plusieurs semaines est encore loin d’être arrivée à son terme. Celle-ci porte toujours le nom de son président, Noël Le Graët, habitué des polémiques et des petites phrases à l’emporte-pièce qui ont fini par emporter le dirigeant de 81 ans et plonger la FFF dans un tourbillon sans fin.

Visé par une mission d’audit lancée avant le Mondial au Qatar par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, il fait désormais l’objet d’une enquête de la justice pour harcèlement sexuel et moral. Cette enquête fait suite au signalement pour « outrage sexiste » effectué par les auditeurs chargés par le ministère des Sports d’éclaircir les dysfonctionnements au sein de l’instance.

Selon le journal Le Monde, ce signalement fait suite au témoignage paru dans la presse de Sonia Souid, l’agente de plusieurs internationales françaises, dénonçant l’attitude insistante de Le Graët. Sous pression depuis la sortie d’une enquête journalistique en septembre 2022, évoquant d’éventuels comportement sexistes, la ministre a aussi décidé de lancer cet audit après des propos polémiques du dirigeant sur Zinédine Zidane qui ont conduit à sa mise en retrait de la fédération.

Malgré cette situation intenable, Noël Le Graët refuse toujours de démissionner, dans l’attente de la publication du rapport provisoire de l’audit attendu lundi prochain.

L’ovalie toujours sous tension...

À neuf mois de la Coupe du monde organisée en France, le rugby, à travers deux de ses plus importantes figures, a lui aussi mauvaise mine. Le président de la Fédération française Bernard Laporte a été condamné par la justice le 13 décembre 2022, aux côtés de l’homme d’affaires Mohed Altrad, pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot de l’équipe de France.

Après avoir fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, l’ancien demi de mêlée, âgé de 58 ans, a tenté en vain de se maintenir en poste, pour finalement accepter une mise en retrait quasi totale, mais en conservant son titre vidé de toute substance.

À peine le référendum lancé pour désigner un président délégué, il a été placé quelques heures en garde à vue mardi dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée dans une affaire distincte de celle pour laquelle il a été condamné. Selon Maître Thierry Nesa, son conseiler fiscal, il s’agirait « d’une donation consentie il y a plus de douze ans ».

L’autre homme fort du rugby français, Claude Atcher, a lui été débarqué en octobre de la tête du comité d’organisation du Mondial-2023 pour ses pratiques managériales et fait l’objet d’une enquête judiciaire.

... le Comité olympique aussi

Depuis des mois, le Comité national olympique et sportif (Cnosf) ne cesse de se déchirer. Sa présidente, Brigitte Henriques, élue en juin 2021, a porté plainte pour « violences psychologiques » contre son ex-bras droit Didier Séminet, qui a lui-même saisi la justice pour « dénonciation calomnieuse » et « abus de confiance ». Un affrontement qui semble avoir scindé l’instance olympique en deux clans. Après deux mois de repos à la suite de ce conflit, l’ex-vice-présidente de la FFF a été épinglée lors de son retour aux affaires à la mi-décembre par un autre audit interne au terme duquel elle a dû rembourser un peu plus de 4 000 euros à l’instance olympique.

Un tableau peu réjouissant alors que les Jeux olympiques de Paris arrivent à grand pas. Ils se tiendront dans un an et demi du 24 juillet au 11 août 2024.

G.B. avec AFP

Après les frasques de Noël Le Graët et de Bernard Laporte, respectivement écartés de la présidence des fédérations de football et de rugby, c’est au tour d’un autre dirigeant de premier plan du sport français d’être condamné par la justice. Alors que l’équipe de France dispute son Mondial en Pologne, où elle vient de se qualifier brillamment pour le dernier carré après...

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